Excellent papier de Mediapart qui revient sur ce procès médiatique et sur la façon dont l’enquête a été menée. On ne sait plus s’il s’agit de policiers ou de criminels au vu du nombre effarant de PV falsifiés et de faux et usages de faux en écriture publique ! Plusieurs jeunes ont été jetés en prison alors qu’ils ne se trouvaient même pas sur les lieux. Les preuves des falsifications sont nombreuses, sachant que les GAV ont été filmées, il suffisait donc de reprendre les enregistrements pour voir et entendre les policiers mentir et manipuler les suspects. Même les avocats ont enfoncé les victimes en allant dans le sens des policiers voyous !
On peut ajouter à ce tableau déjà très sombre le procès des « bacqueux » du XVIIIe arrondissement de Paris, tenu en février ou ceux de Marseille Nord où des policiers ripoux trafiquent dans la drogue et le blanchiment. Les vols d’argent et de barrettes de shit des sacoches des dealeurs phocéens sont un grand classique local…
Alors que le verdict prononcé en appel par la cour d’assises de Paris, le 18 avril, a suscité des réactions outragées, Mediapart révèle qu’en garde à vue, les policiers ont tronqué des pans entiers des propos de prévenus et ont fait pression pour que soient mis en cause des jeunes du quartier.
Le scandale n’est pas dans les acquittements prononcés mais dans la façon dont l’enquête a été menée.
Alors que des policiers et des élus ont défilé mardi dans la rue ou dans les médias pour s’offusquer du verdict prononcé en appel dans l’affaire des policiers grièvement brûlés en 2016 à Viry-Châtillon (Essonne), qui a donné lieu à cinq condamnations et huit acquittements, Mediapart a eu accès aux enregistrements des auditions de deux prévenus, Foued, 22 ans, et Dylan, 25 ans, qui prouvent que les enquêteurs ont dissimulé des éléments les disculpant. Le premier avait été condamné en première instance et a passé quatre ans en détention. Pour rien.
Foued*, une fois acquitté et après avoir découvert ces manquements, a souhaité transmettre à Mediapart ces éléments, qui s’inscrivent dans une longue série d’affaires pointant de possibles faux policiers. Alors qu’il vient de passer quatre ans et trois mois en prison, il revient pour la première fois sur ce « cauchemar » : « Ils ne cherchaient pas les coupables mais des coupables. »
Dès le départ, l’émotion et la tension ont été immenses dans ce dossier. Le 8 octobre 2016, en patrouille à la Grande-Borne, à Viry-Châtillon, deux véhicules de police sont en effet la cible d’une vingtaine de jeunes, cagoulés.
Touchés par un cocktail Molotov, deux agents sont grièvement brûlés. La gravité des faits ne fait pas débat. Contrairement aux méthodes d’investigation qui ont été utilisées pour trouver des coupables…