Ce qui est curieux c’est de voir ce genre de dépenses exploser et en même temps constater à quel point l’exécutif est inopérant, inefficace, tout en cumulant des scandales de plus en plus nombreux et destructeurs, mettant en péril la légitimité du pouvoir. C’est à se demander ce qu’ils font avec ces véhicules, où vont-ils, connaissant la situation désastreuse du pays !
Dans son rapport annuel sur les comptes et la gestion des services de la présidence de la République, paru jeudi 17 juillet, la Cour des comptes pointe la forte hausse du parc de voitures et des frais de déplacements de l’Élysée.
Les dépenses de la présidence de la République épinglées par la Cour des comptes. Dans leur rapport annuel sur les comptes et la gestion de l’Élysée, les sages de la rue Cambon relèvent qu’en 2018, la présidence de la République a enrichi son parc automobile de 10 nouveaux véhicules. L’Élysée possède ainsi 82 véhicules (dont 7 scooters et un quad) contre 72 en 2017. En comptant ceux prêtés par les constructeurs ainsi que ceux mis à disposition du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) par le ministère de l’Intérieur, au nombre de 60, la Cour des comptes a recensé un total de 175 véhicules rattachés au Palais présidentiel, en 2018. Soit 18 de plus que lors de la première année du mandat d’Emmanuel Macron.
Dérapage sur les frais de déplacement
Plus étonnant encore, l’Élysée ne parvient pas à contenir les frais de déplacements engagés par Emmanuel Macron et ses collaborateurs. En 2018, leur montant a augmenté de 13% par rapport à l’exercice budgétaire précédent. Malgré un nombre de déplacements officiels plus faibles (135 contre 198 en 2017), les frais de déplacement du Palais ont ainsi atteint 20 millions d’euros en 2018. Ce qui représente près de 2,5 millions de dépenses supplémentaires sur un an.
« L’écart entre 2017 et 2018 s’explique par un reliquat important de frais liés à des déplacements effectués en 2017 et 2018 », nuance tout de même la Cour des comptes. Effets de reports pris en compte, l’instance dirigée par Didier Migaud estime le coût des déplacements réellement imputables à l’exercice 2018 à 17,75 millions d’euros, contre 16,59 millions pour 2017. Ce qui limiterait le dérapage budgétaire à 7%, soit un peu plus d’un million d’euros de dépenses en plus sur un an. Pas négligeable tout de même, d’autant que le montant n’intègre pas une part minoritaire des frais liés aux trajets routiers présidentiels en France, ni les dépenses de rémunération des personnels mobilisés par la préparation et le suivi du déplacement. Autant dire que l’addition réelle est sans doute encore un peu plus salée que l’estimation de la Cour.
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