La leçon du Venezuela ou l’illusion latino-américaine
Le nom de Simon Bolivar (1783-1830), “libérateur” de la tyrannie de la puissance tutélaire et fondatrice espagnole, selon l’idée assez bon marché répandue, est aussi celui de la monnaie vénézuélienne fortement ébranlée par la chute des prix du pétrole, nom aussi idolâtré que méconnu pour ce qu’il est : celui d’un riche fils de propriétaire vénézuélien et ayant eu un précepteur maçon Simon Rodriguez, fanatique de l’Émile de Rousseau pédagogue, initié d’abord à Cadix et dans une loge parisienne le 11 novembre (chiffre significatif) 1805 dite Saint Ambroise, ayant assisté au sacre de Napoléon ! La libération bolivarienne, comme le frère Salvador Allende du Chili le dit dans une planche en loge citée plus loin, qu’une action des sociétés secrètes qui, à l’imitation du Nord américain, a étendu son double visage, démocrate au recto et dictatorial au verso, ignorant, la main sur le cœur, que l’on a deux mains, l’autre sur le portefeuille, comme ironisait un député conservateur Kerillis, au Palais Bourbon, devant le frère lyonnais Édouard Herriot !
Les recherches historiques ont abandonné ce à quoi croit encore le commun, l’idée d’une Espagne, puissance qui ne pratiqua pas la traite des nègres comme l’Angleterre et la France, inquisitoriale et adonnant ses indigènes, comme le firent les Jésuites au Paraguay, à un collectivisme de faible rendement ! Ce furent justement les Espagnols qui mirent un terme à cette expérience malheureuse dont Voltaire traite dans son Candide. En revanche, l’œuvre des sociétés secrètes introduite en Espagne par l’Angleterre, fut la base et le secret de l’instabilité politique et sociale du Continent. L’indépendance américaine avec ses héros revêtus de tablier de cochon et auréolés de triangles, d’équerres et de compas, puisa sa source dans l’Espagne maçonnique, c’est-à-dire du parti anglais espagnol que l’on retrouvera dans la corruption monarchique européenne et sa fille républicaine habillée de rouge, mais toujours avec les outils fraternels !
Les traits généraux de ce bolivarisme en sont un divorce devenu familier à la conscience européenne moderne, entre les discours antityranniques et la réalité. Le Venezuela en fournit l’exemple, après la mort suspecte de Hugo Chavez connu pour son honnêteté et son idée géopolitique qu’il y a une solidarité des impérialismes à quoi doit répondre la même union des gouvernements et institutions nationales ! Son cher successeur Nicolas qui vient de placer une trentaine de tonnes d’or en Suisse pour s’assurer de réserves de crédit, a un gouvernement, selon une plaisanterie locale d’un homme d’esprit, formé de plus de baïonnettes que d’économistes. C’est que l’action gouvernementale est inefficace devant un pouvoir traditionnellement souterrain se servant des apparences sociales pour calmer et démobiliser le peuple, pendant que l’économie réelle se traite directement avec le cœur du capitalisme yankee !
C’est là que se montre le désastre d’une culture faite de mots et non de perceptions réelles, qui a les mêmes refrains creux de démocratie,…
Il y a eu un autre modèle, comme en Argentine, et partiellement au Chili et au Brésil, qui repose sur ce que l’on nomme le justicialisme incarné par le général patriote, ancien attaché militaire en Allemagne, Juan Peron que les USA renversèrent, qui revint après un exil espagnol, et maintient surtout par l’action de sa femme Evita, son idée force d’un syndicalisme actif, d’un corporatisme qui entraîne avec lui l’armée et le clergé, et dont le suisse de mère croate, Nestor Kirchner est le dernier avatar, avec son épouse qui vient d’abandonner le pouvoir et conseillait aux écoliers de lire de Shakespeare, comme nous avons eu l’occasion de le rappeler, le Marchand de Venise plutôt que de s’en tenir à Roméo et Juliette ! Imaginez notre sœur maçonne ministresse de l’instruction publique afficher pareil conseil ! Elle préférerait porter un voile !
Pourquoi l’Argentine s’est-elle relevée après la crise monétaire qui a étonné la monde ? Pour une raison qui pourrait faire défaut au Venezuela, de fait plus vulnérable par l’ampleur même de ses ressources rivées au marché, la diminution du niveau de lutte de classes, l’affaiblissement du marxisme infectant la raison, comme la psychanalyse opère pour les mœurs et la sensibilité.
C’est là que se montre le désastre d’une culture faite de mots et non de perceptions réelles, qui a les mêmes refrains creux de démocratie, comme le culte du frère Allende au Chili que renversa un homme viré de la F.M. Pinochet ! Examiner le Bolivarisme pourrait exorciser les tribuns politiques et fermer la porte aux faux saints de l’hypocrisie démocratique, comme à ce même Allende, dans sa tenue à la Grande Loge de Colombie de Bogota, du 28 août 1971 : “l’histoire nous enseigne que quelques loges” dit le Président chilien resté fort impopulaire,”…f urent la graine et le ciment des luttes pour l’indépendance. Bolivar, lorsqu’il apprit la défaite, écrivit à O’Higgins (franc-maçon, prétendu libérateur du Chili) lui donnant la force de se reprendre et de passer à la fraternelle argentine”. C’est la Fraternité en question qui a ses racines jusqu’à Cuba où la fraternité des Castro n’est pas que physique, et contre laquelle le mouvement péroniste initié en 1947, porte périodiquement des coups, comme en furent les propos de l’ancienne présidente argentine néopéroniste Cristina Fernandez de Kirchner, sur la meilleure pièce instructive de Shakespeare !