N’est-ce pas assez contradictoire et paradoxal que le PCC, parti communiste chinois, réalise un sauvetage de la bourse criminel ? N’est-ce pas là une preuve de la non existence de la rivalité capitalisme/socialisme, tout ceci n’étant qu’un cirque ridicule destiné à tromper des enfants. Par contre, comme toujours, c’est le capital des banksters qui gagne ! C’est à ce genre de remarques et de faits que vous comprenez qui commande sur Terre…
En Chine, le sauvetage des marchés boursiers a coûté 900 milliards de yuans
Confrontée ces deux derniers mois à la chute de ses marchés boursiers, la Chine a employé les grands moyens. Le coût de cette opération de sauvetage n’a pas été dévoilé et est en perpétuelle évolution mais, selon une estimation de la banque Goldman Sachs, il représenterait entre 860 et 900 milliards de yuans, soit de 127 à 133 milliards d’euros.
Les internautes, tournant en dérision le besoin pour le Parti communiste chinois (PCC) de voler au secours de la Bourse, parlent de la « guojia dui », « l’équipe nationale », pour décrire l’effort du gouvernement chinois et des grandes banques du pays, dont l’Etat est le principal actionnaire.
Selon le Wall Street Journal, le premier ministre, Li Keqiang, s’est agacé, lors d’une réunion le 4 juillet à Pékin, que les officiels en charge de la finance n’aient pas anticipé le retournement boursier. Le principal indice de Shanghaï avait grimpé de 150 % sur l’année courant jusqu’au 12 juin, avant de perdre 30 % en trois semaines. Il aurait alors ordonné « des mesures fortes pour sauver le marché ».
Chasse aux spéculateurs
Le gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, et le ministre des finances, Lou Jiwei, ont tous deux argué qu’un tel déploiement irait à l’encontre des efforts visant à céder au marché un plus grand rôle dans l’économie. Des arguments qui n’ont pas convaincu Pékin : inquiet du risque de contagion à l’économie réelle, le premier ministre a fait approuver son plan par le puissant secrétaire du PCC et président de la République populaire, Xi Jinping.
Les grandes maisons de courtage ont donc toutes été invitées à investir dans un fonds préexistant mais peu connu jusqu’alors, China Securities Finance Corporation (CSF), désormais chargé de faire le beau temps sur les deux places de Chine continentale, Shanghaï et Shenzhen. Toutes les grandes banques chinoises ont pour leur part été sollicitées pour apporter une partie des financements nécessaires au CSF, qui a également reçu l’appui de la Banque populaire de Chine, l’établissement central.
En parallèle, Pékin s’est lancé dans une chasse aux investisseurs pratiquant la spéculation à la baisse, attitude qualifiée de « malicieuse ». La Commission de régulation boursière de Chine a suspendu trente comptes de trading, dont un sur la Bourse de Shenzhen géré par le hedge fund Citadel, basé à Chicago. Elle s’intéresse également aux stratégies de trading à haute fréquence, gérées par les seuls algorithmes informatiques.
Stabilisation inachevée
Pour l’heure, les résultats de cette politique restent mitigés. Certes la dégringolade a été endiguée. Mais à quel prix ? Sur le mois écoulé, entre le plus bas du 8 juillet et l’ouverture de la séance de vendredi 7 août, l’indice Composite de Shanghaï a repris 5,5 %. Ce sont désormais les spéculations sur l’attitude à venir du CSF qui guident le moral du marché. Le 27 juillet, Shanghaï s’effondrait de 8,5 % en une seule séance, car les traders s’interrogeaient sur un possible retrait progressif du fonds de soutien.
Vendredi 7 août, la hausse était portée par un article de l’agence Bloomberg selon lequel China Securities Finance cherche à accéder à 2 000 milliards de yuans supplémentaires (295 milliards d’euros). Ce financement s’inscrirait en complément des 3 000 milliards de yuans (442 milliards d’euros) déjà à la disposition du CSF en cas de rechute, montant dont il convient de déduire les 900 milliards déjà déboursés selon l’estimation de Goldman Sachs.
Dans sa note, la banque d’affaires juge comme beaucoup peu probable que « l’équipe nationale » reprenne, à court terme, la mise qu’elle a injectée sur le marché, car la situation n’est pas stabilisée et le gouvernement n’a pas un besoin urgent de ces fonds. S’il devait retirer sa mise, l’Etat risquerait de faire vaciller de nouveau l’édifice.
Pour l’heure, les petits investisseurs ne semblent pas pleinement rassurés. Selon le régulateur, 75 millions de citoyens chinois tenaient un compte boursier à la fin juin. Ils n’étaient plus que 51 millions à l’issue du mois de juillet.