La situation du système de soins français est dramatique voire catastrophique, tous les professionnels de santé le disent et pourtant c’est exactement le contraire de ce qui doit être fait qui est imposé par la ministre actuelle de la santé : diminution drastique des budgets, financiarisation des hôpitaux… Les personnels – de l’infirmière au professeur chef de service – sont tellement en souffrance qu’ils se suicident ! Les patients meurent sur des brancards dans les couloirs des urgences ! Les malades sont en train de se faire soigner par un système de santé encore plus malade qu’eux !
La qualité des soins s’est effondrée ces dernières années, estiment 951 médecins dans un récent sondage* de « 360 medics » pour le site Egora.
Le panel est composé de 35 % de médecins libéraux, 24 % de praticiens hospitaliers et 26 % de jeunes médecins, entre autres.
Interrogés sur leur perception de la qualité générale des soins, les médecins ont accordé une note de 6,31/10 dont 6,23/10 pour les médecins hospitaliers et 6,71/10 pour les étudiants en médecine. Ce sentiment de dégradation s’est installé depuis plusieurs années. 77 % des médecins jugent que la qualité des soins s’est détériorée en cinq ans, dont 47 % des médecins hospitaliers.
Surcharge de travail et manque de personnel
Les principaux facteurs cités comme sources de dégradation sont la surcharge de travail et le manque de personnel. Les sondés ont noté 2,13/7 l’impact de ces deux facteurs (plus le score est faible, plus le facteur cité est impactant). Les contraintes comme le tiers payant généralisé imposées par les administrations sont aussi l’une des causes de cet affaissement de la qualité des soins. Le manque de moyens financiers, le bien-être et le moral – en berne – ainsi que le manque de fluidité de l’information entre soignants sont les autres facteurs d’aggravation.
Ces résultats confortent ceux publiés au dernier trimestre 2017 sur la santé des professionnels de santé. 63 % des médecins ressentaient un épuisement à la fois physique et moral. En cause : le comportement des patients et le manque de reconnaissance.
Le Quotidien du médecin
* Sondage auto-administré sur Internet du 12 au 30 avril 2018 auprès de 2 168 professionnels de santé dont 951 médecins et 1 217 infirmiers.