Il semble de plus en plus clair que la version “bavure” soit la bonne étant donné les résultats de la contre-expertise médicale récente. Reste à se demander pourquoi en France en 2017, un simple constat des causes de la mort d’un jeune homme de 24 ans, ce qui est tout de même assez grave et prioritaire, demande une année entière ?!! Combien de temps durera donc le procès ? 10 ans !!! Est-ce sérieux de détruire les vies des familles avec des procédures aussi longues, aussi lentes ?
Du nouveau dans l’affaire Adama Traoré.
Les résultats de la contre-expertise demandée par la famille du jeune homme de 24 ans décédé lors d’une intervention policière le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), contredisent les affirmations de la police et du parquet jusqu’alors, selon des informations du Parisien.
Ce document, que le quotidien a pu consulter ce mardi, indique en effet qu'”aucun signe ne permet d’évoquer un état infectieux antérieur” chez le jeune homme. À l’époque, l’ancien procureur de Pontoise, Yves Jannier, avançait pourtant l’hypothèse selon laquelle Adama Traoré souffrait “d’une infection très grave” non mentionnée dans l’autopsie. Le magistrat évoquait également l’absence de traces de violence et ne faisait pas référence à une possible asphyxie. Deux rapports d’autopsie indiquaient pourtant l’inverse, l’un évoquant même comme possible cause du décès la manière dont il a été interpellé.
La contre-expertise conclut également en ce sens : “L’ensemble de ces constations permet de conclure que la mort de Monsieur Adama Traoré est secondaire à un état asphyxique aigu, lié à la décompensation – à l’occasion d’un effort et de stress”.
L’enquête dépaysée à Paris
Lors de son arrestation, le jeune homme avait été maintenu au sol sous « le poids des corps » de trois gendarmes, selon une source proche de l’enquête, qui citait un des gendarmes sur place. Une autre interrogation porte sur les secours apportés à Adama Traoré au moment où il a commencé à se sentir mal. Son décès avait été constaté environ une heure et demie après son interpellation. Malgré deux autopsies, la cause du décès n’a pu être établie avec certitude, mais les médecins ont mis en évidence un « syndrome asphyxique ».
La famille du garçon de 24 ans avait demandé avec succès que l’affaire soit dépaysée, en critiquant la conduite de l’enquête et la communication du procureur de Pontoise. « l faut tout reprendre depuis le début, notamment pour savoir si ce sont les conditions de l’interpellation qui ont conduit à ce syndrome asphyxique », a déclaré Me Bouzrou. En décembre dernier, soit six mois après la mort du jeune homme, leur requête avait finalement été entendue. Yves Jannier avait été dessaisi du dossier et trois juges d’instruction avait alors été nommés à Paris pour poursuivre les investigations.
La famille et l’entourage d’Adama Traoré ont très rapidement qualifié la mort du jeune homme de « bavure » policière. Plusieurs nuits de violences ont eu lieu à Beaumont-sur-Oise, d’où il était originaire, et dans les communes voisines. Le mouvement de protestation engendré par la famille du jeune homme a pris une ampleur nationale. Mais après quelques mois, les deux frères d’Adama, Bagui et Ysoufou Traoré, ont été condamnés respectivement à 8 mois et 6 mois de prison par le tribunal correctionnel de Pontoise pour violences et outrages contre des policiers. Les faits qui leurs sont reprochés se sont déroulés en marge d’un conseil municipal qui devait se tenir le 17 novembre à Beaumont-sur-Oise. La situation avait dégénéré quand des gendarmes et des […]
Le Figaro