C’est la moindre des choses et on se demande bien comment les autres femmes de l’élite parisienne ne disent rien, se taisent malgré cet affront, cette insulte à la lutte des femmes ?! Toujours promptes à parler dès qu’il s’agit d’islam mais rien lorsqu’il est question de violences et d’agressions commises par des personnalités (Matzneff, DSK, Polanski…) !
La comédienne avait quitté la dernière cérémonie des César en criant « c’est une honte » après que Roman Polanski avait reçu le prix de meilleur réalisateur.
Quand on prend la parole, “cela radicalise dans ses choix artistiques. Cela ne permet plus vraiment une zone grise où le sens n’est pas très clair”, a expliqué lundi 28 septembre sur France Inter Adèle Haenel, huit mois après la dernière cérémonie des César où la comédienne avait fait une sortie fracassante à l’annonce du prix du meilleur réalisateur attribué à Roman Polanski. “Les gens qui sont à nos côtés, on sait qu’ils sont vraiment à nos côtés.”
« Ils et elles me redonnent de la force »
Après un épisode médiatique comme celui-là, “on reste debout et on continue de gueuler”, affirme Adèle Haenel. “Il y a beaucoup de choses qui se passent dans la société française, un vrai dynamisme de la part des populations mobilisées, qui est assez enthousiasmant. Et j’ai envie de faire partie de ce peuple-là.”
Avec le recul, le fait de s’être levée et être partie à la fin de la cérémonie – une image reprise par Virginie Despentes dans un texte “Se lever et se casser” – Adèle Haenel estime que “cela donne des images à des gens qui en manque”. Mais surtout “cela a fait chaud au cœur à beaucoup de militants et militantes. Et cela participe à la dynamique de soulèvement”. La comédienne se dit d’ailleurs “très touchée de la façon dont les militantes et militants se sont emparés du texte de Virginie Despentes. Et en s’en emparant comme ça, ils et elles me redonnent de la force”.
Ses révélations à Mediapart, « une question de survie »
En novembre 2019, Adèle Haenel avait pris la parole sur Mediapart en révélant avoir été victime d’attouchements et de harcèlements sexuels par le réalisateur Christophe Ruggia. Cette interview était d’abord “une question de survie”, explique-t-elle. Cela s’est d’abord fait “sans forcément que ce soit médiatisé, dans la sphère intime, de manière presque secrète”, ajoute la comédienne.
Par la suite, “cela a été rendu possible par les différentes rencontres que j’ai faites, qui m’ont donné du courage qui font que je ne me sens pas seule. Mais même si on est deux ou trois face à une foule,’ je’ ne se sent pas seule”. Après cette intervention sur le site internet de Mediapart, Adèle Haenel dit avoir pu “accepter de voir les choses” telles qu’elles lui étaient arrivées, et a pu “s’intéresser aux autres et se lier à d’autres combats”.
…
Photo d’illustration : L’actrice Adèle Haenel au festival de Cannes, le 20 mai 2019. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)