On ne peut que ressentir un profond dégoût à l’écoute des propos – minute 10:40 – de Kamel Daoud, incapable de soutenir un journaliste algérien jeté en prison à cause de ses reportages de terrain, propos tenus sur une radio française, bien au chaud ! Il tourne autour du pot, ne condamne pas, divague et se ridiculise pour toujours !
C’est ainsi, c’est le vrai visage des « démocrateux » traîtres algériens qui ne cessent de donner des leçons aux autres sur la liberté d’expression, surtout lorsqu’il s’agit de cracher leur haine de l’islam comme le fait Kamel Daoud pour Charlie hebdo ; mais, dès qu’il est question de défendre la liberté d’expression d’un journaliste algérien anti-pouvoir, il n’y a plus personne !
Kamel Daoud n’est rien d’autre qu’un chiyyate, un vaurien, un raté complexé et hypocrite qui a dévoilé son vrai visage pour ceux qui en doutaient encore.
Kamel Daoud soutient la liberté d’expression pour Charlie Hebdo mais justifie son absence en Algérie et la condamnation de Khaled Drareni à deux de prison ferme.
Incarnation de la liberté d’expression, s’il en fut, Kamel Daoud était l’invité ce 1er octobre 2020 de Boomerang une émission de grande écoute sur France Inter[1].
Il participait à une journée consacrée aux cinquante ans de Charlie Hebdo. Il y rappela, à juste titre, son soutien à sa rédaction massacrée par le terrorisme islamiste en 2015. Il y affirmera, concernant les caricatures de Mohammed, « Bien sûr qu’il fallait republier ces caricatures. Dessiner n’est pas un crime, c’est un plaisir, un droit, une joie ; tuer est un crime, il faut être clair là-dessus. »
Mais s’agissant de la liberté d’expression en Algérie, le ton, curieusement, fut tout autre.
Ne nous attardons pas sur son appréciation du Hirak qu’il a déjà condamné à l’échec[2] en début d’année. Et libre à lui d’apporter sa caution au pouvoir autoritaire qui sévit en Algérie depuis l’indépendance en 1962[3]. Et il a de la compagnie dans cette complaisante soumission.
Intéressons-nous plutôt au thème de l’émission du jour, la liberté d’expression.
À l’évocation par l’animateur de l’émission de la condamnation du journaliste Khaled Drareni à deux ans de prison ferme « pour incitation à attroupement non armé et atteinte à l’intégrité du territoire », notre « champion de la liberté d’expression » osa une réponse qui gêna son hôte qui marqua un silence perceptible à l’antenne. En clair, il n’apporta pas son soutien à Khaled Drareni victime de l’injustice d’une justice aux ordres du pouvoir autoritaire[4]. Il en a le droit absolu !
Mais avait-il besoin de justifier cette condamnation d’un journaliste à de la prison : « Écoutez… Je me suis abstenu de me prononcer sur cette affaire pour des raisons très simples. Il y a tellement de radicalité.. il y a tellement d’aveuglement, de naïveté.. Il y a tellement aussi d’excès qu’on arrive plus à faire entendre le sens de la mesure. » Ah bon ! Khaled Drareni, ce « naïf » qui ne connaît pas « le sens de la mesure » serait donc victime de sa « radicalité » et de son « aveuglement ».
Quel renversement des rôles et des positions. Khaled Drareni qui croupit en prison pour avoir voulu exercer librement son métier, comme le réclame Kamel Daoud pour lui-même et les journalistes de Charlie Hebdo, serait donc responsable de ce qui lui arrive, du sort injuste qu’il subit. Pourquoi cette conception de la liberté d’expression valable dans l’absolu en Occident mais pas dans notre pays.
Le pouvoir autoritaire objet de nombre de condamnations nationales et internationales[5] dans cette affaire trouve là un soutien inattendu ( ?). Et pathétique parcours pour un « champion de la liberté d’expression » !
Paris le 2 octobre 2020
Médiapart [LE BLOG DE AHMED DAHMANI]
2 octobre 2020
Notes :
[1] https://www.franceinter.fr/…/boomerang-01-octobre-2020
[2] Kamel Daoud, « Où en est le rêve algérien ? », Le Point du 12/01/2020
[3] « En Algérie nous sommes dans une situation très complexe. D’un côté il y a un régime qui a un projet pour la société. Qu’il soit légitime ou pas, ça c’est un autre débat. Il s’adresse à des familles, à des pères de familles qui ont peur du chaos. Et c’est ce qui fait qu’il a obtenu une sorte de sursis, de crédit de la part de la vaste population rurale algérienne. », émission sus-citée
[4] Le jour même de la diffusion de l’émission, Khaled Drareni « devenu un symbole de la liberté de la presse dans ce pays d’Afrique du Nord » reçoit le prix spécial du jury des Assises internationales du journalisme 2020, rapporté par http://casbah-tribune.com/assises-du-journalisme-2020-prix-special-du-jury-decerne-a-khaled-drareni/
[5] https://blogs.mediapart.fr/ahmed-dahmani/blog/220920/pour-la-solidarite-avec-le-peuple-algerien-et-la-liberation-des-detenus-du-hirak