Chef de l’État, pour un intérim de 90 jours, depuis le 9 avril dernier, Abdelkader Bensalah s’est très peu adressé aux Algériens sauf à se ridiculiser en les informant du maintien de l’élection présidentielle du 4 juillet que même les grands mères très peu au fait des questions politiques savaient impossible. C’est par contre le chef d’État-major de l’armée qui lui a ravi la vedette en multipliant les prises de parole à partir des régions militaires qu’il se plaît à visiter et inspecter, un prétexte tout trouvé pour faire connaître ses positions et sonder le peuple, n’hésitant pas lui aussi à s’exposer au risque de se ridiculiser en faisant valoir son attachement à la Constitution alors qu’il a été le premier à la violer à de multiples reprises. Il se dit vice-ministre de la Défense ; peut-il nous dire de quel ministre de la défense, est-il le vice-ministre ? On a tous pu constater son amateurisme politique, ne sachant que faire, prenant des décisions à l’emporte-pièce pour y renoncer quelques temps après. N’avait-il pas qualifié ceux qui ont pris en otage le peuple algérien des gang de mafieux ? N’avait-il pas préconisé le recours aux articles 7 et 8 de la Constitution, consacrant au seul peuple la source de toute légitimité ?
Que sont devenues toutes ces promesses ?
Or, le peuple appelle inlassablement au changement de système et insiste pour que les 2 B (Bensalah et Bedoui) vestiges révulsifs du régime mafieux des Bouteflika, s’en aillent dare dare et quittent le pouvoir. Leur départ serait un signe de bonne volonté.
Hélas, le régime en place, semblant se soucier plus de son propre devenir que de celui des Algériens, tente de s’accrocher au pouvoir en multipliant les ruses et en usant de manœuvres dilatoires, comptant pensent-ils, sur la lassitude qui viendrait à bout de la volonté populaire.
On voit parfaitement qu’ils n’ont jamais eu à diriger réellement un pays, s’étant contentés jusque là de faire office de façade « démocratique » à une famille de tyrans qui s’est entourée d’une clientèle d’affairistes mafieux assoiffés de lucre et de luxe, ayant pillé l’Algérie et appauvri le peuple.
S’ils avaient un brin d’intelligence et une once d’amour pour ce pays meurtri, ils devraient se rendre à l’évidence qu’ils ne pourront jamais tenir longtemps face à la détermination sans précédent de tout un peuple décidé à en découdre avec un système mortifère qui hypothèque et menace l’avenir du pays et des générations montantes.
La situation économique et financière est inquiétante au plus haut point et ce n’est certainement pas la planche à billets du sinistre Ahmed Ouyahia – un véritable faussaire d’état – qui pourra changer quoi que ce soit, si ce n’est précipiter encore plus l’économie du pays dans une descente aux enfers.
Abdelkader Bensalah serait bien inspiré de démissionner, entraînant avec lui le maître de cérémonie de la fraude électorale, Noureddine Bedoui.
Les articles 7 et 8 de la Loi fondamentales sont clairs :
Art. 7. — Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple.
Art. 8. — Le pouvoir constituant appartient au peuple. Le peuple exerce sa souveraineté par l’intermédiaire des institutions qu’il se donne.
Le peuple l’exerce aussi par voie de référendum et par l’intermédiaire de ses représentants élus.
Le Président de la République peut directement recourir à l’expression de la volonté du peuple.
Or, le référendum populaire a déjà eu lieu 15 vendredis de suite ! Seraient-ils devenus sourds et aveugles ?
Le dialogue auquel ils appellent n’a aucun sens ! Un dialogue suppose deux parties. Ils appellent en outre à faire des concessions réciproques. Quelles sont donc ces deux parties ? D’un côté 40 millions d’Algériens unanimes, de l’autre une poignée d’oligarques ayant mené le pays à la ruine. Comment peut-on faire confiance à un Bedoui qui a organisé les fraudes des précédents quinquennats de Bouteflika ?
La seule promesse qui puisse raisonnablement leur être faite, c’est qu’ils ne s’exposeront pas à des actions revanchardes. Le peuple civilisé – il en a administré la preuve – chargera la justice désormais indépendante et juste de juger ceux qui auront trahi et commis des crimes.
Si à Dieu ne Plaise, ces aventuriers maintenaient leur position, ils auront à en répondre devant le Peuple et l’histoire.
Que la sagesse l’emporte sur l’entêtement imbécile ! Pour le seul bien de l’Algérie et des Algériens !
Le Président par intérim Abdelkader Bensalah va s’adresser ce soir aux Algériens dans un discours, annonce l’ENTV.
Le discours sera diffusé à 20 heures, selon la même source qui ne fournit aucune autre précision.
Le dernier discours de Bensalah remonte au 5 mai dernier, veille du Ramadhan. Depuis, les manifestations se sont poursuivies tous les vendredis, avec les mêmes slogans : rejet des 2B, exigence d’une véritable transition…
Photo d’illustration : Les 2 B, Abdelkader Bensalah, Chef de l’État par intérim à droite, Noureddine Bedoui, premier ministre à gauche – Le Matin d’Algérie
6 juin 2019