Le journal Le Monde commence à se réveiller, certes timidement, puisqu’il vient de publier un nouvel article concernant la manifestation du 40e vendredi en Algérie, manifestation qui comptabilise des millions de personnes occupant la rue pour crier leur refus de l’élection du 12 décembre prochain imposée par la junte militaire mafieuse. L’article est néanmoins très court et ne rentre pas dans le détail des exactions que subissent les manifestants en Algérie comme par exemple le fait de prendre deux ans de prison ferme pour avoir perturbé le meeting d’un membre de la voyoucratie régnante ! Les détenus politiques se comptent par centaines ainsi que les violences policières. Pourtant, la presse française reste silencieuse afin de ne pas perturber la diplomatie crapuleuse, car complice, de l’Élysée.
À Alger, les manifestants scandaient vendredi leur refus de la présidentielle du 12 décembre, perçue comme une manœuvre du pouvoir pour se régénérer.
Le mouvement populaire de contestation du régime en Algérie est entré dans son dixième mois, vendredi 22 novembre. La mobilisation reste forte dans la capitale, où les manifestants scandaient leur refus de la présidentielle du 12 décembre, perçue comme une manœuvre d’un pouvoir contesté pour se régénérer. Une foule nombreuse convergeait depuis le début d’après-midi de divers quartiers de la capitale vers le centre-ville, dont plusieurs axes étaient noirs de monde.
Après avoir obtenu en avril la démission d’Abdelaziz Bouteflika, président depuis vingt ans, le mouvement (« Hirak ») de contestation n’a pas faibli et entend désormais aller « jusqu’au bout », en obtenant le départ du régime qui dirige l’Algérie depuis son indépendance en 1962. « Nous demandons la liberté et on ne fera pas marche arrière », lançait notamment la foule en chœur dans la capitale.
« Dégage, Gaïd Salah, pas d’élection cette année ! »
Exigeant la mise sur pied d’institutions de transition pour rompre avec les autorités actuelles, les contestataires refusent que le pouvoir, incarné depuis le départ de M. Bouteflika par le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, organise…
Photo d’illustration : dans les rues d’Alger, vendredi 22 novembre. RAMZI BOUDINA / REUTERS
23 novembre 2019