Les étudiants algériens se mobilisent en masse contre le 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika sur tout le territoire. Les universités d’Alger, Bouira, Batna… sont toutes en grève et la place Audin au centre d’Alger est actuellement – 5 mars 2019 à 14h – occupée par des dizaines de milliers d’étudiants !
Les étudiants sont dans la rue au niveau de la grande poste a #Alger, pour dire non au cinquième mandat de #Bouteflika pic.twitter.com/7292vLEqZv
— Le Grand Forum #lgf (@LeGrandForumFM2) 5 mars 2019
Des groupes d’étudiants ont défilé dans plusieurs quartiers d’Alger (Algérie) mardi, avant de se rejoindre jusqu’à former un cortège de plusieurs milliers de personnes au cœur de la capitale.
Les jeunes d’Algérie battent eux aussi le pavé, en opposition à un nouveau mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Après des manifestations de grande ampleur vendredi, suivis de cortèges moins importants dimanche et lundi, les étudiants algériens se sont mobilisés en masse, mardi 26 février, contre la perspective d’une nouvelle candidature et d’un cinquième mandat du président algérien, au pouvoir depuis 1999.
En annonçant, dimanche 10 février, sa décision de briguer un cinquième mandat, le chef de l’État a mis fin a des mois d’incertitude. Mais le dirigeant, qui souffre des séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013, a aussi déclenché une contestation inédite depuis des années. Les étudiants ont pris le relais mardi, avec une multiplication des rassemblements à Alger (Algérie), mais aussi dans la plupart des grandes villes du pays.« Non au 5e mandat ! »
En matinée à Alger, environ 500 étudiants se sont regroupés dans la faculté centrale, aux cris de « Non au 5e mandat ! », « Bouteflika dégage ! » et « Algérie libre et démocratique ». Les vigiles ont alors cadenassé les grilles pour les empêcher de sortir, ont constaté des journalistes de l’AFP. Environ 500 étudiants d’un institut de journalisme d’Alger se sont eux réunis sur leur campus et quelques centaines d’autres à l’extérieur, selon une journaliste locale sur place.
Des groupes d’étudiants d’autres campus de la ville ont défilé dans plusieurs quartiers, avant de se rejoindre jusqu’à former un cortège de plusieurs milliers de personnes en plein centre-ville d’Alger, selon une journaliste de l’AFP. Comme vendredi, la police est restée largement passive, se contentant de canaliser les cortèges. D’autres rassemblements ont été rapportés par des médias locaux ou sur les réseaux sociaux dans l’agglomération algéroise.
Hors de la capitale, de multiples manifestations ont été évoquées, via notamment le hashtag « Non au 5e mandat » sur les réseaux sociaux. Le site d’information Tout sur l’Algérie (TSA) a fait état de défilés sur des campus ou dans les rues de Constantine, Béjaïa et Tizi-Ouzou, mais aussi Sétif, Guelma et Ouargla, située dans l’est du pays. A Oran, deuxième ville d’Algérie, ils étaient « un millier ou plus » sur le campus de l’Université Oran 2, selon Hamza, un étudiant ayant rejoint les protestataires. Dans la ville d’Annaba, 400 km à l’est d’Alger, 2 000 à 3 000 personnes au total ont défilé.
Photo d’illustration : des étudiants algériens manifestent contre la décision d’Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat, le 26 février 2019 à Alger (Algérie). (FAROUK BATICHE / ANADOLU AGENCY / AFP)