Pour le quatrième vendredi consécutif, Bouira a marché en masse et en famille pour marquer son adhésion au mouvement national et faire entendre les revendications de la jeunesse, dans une ambiance bon enfant où l’humour a contribué à détendre l’atmosphère et faire sourire et même rire les personnes les plus réservées. Ce qu’il faut noter en premier lieu est le nombre impressionnant de marcheurs, nettement plus imposant que lors des précédentes marches, il y avait même des fonctionnaires de différents corps comme la police, la justice, l’enseignement et même des militaires en civil.
À Béjaia, nous avons vu un policier en tenue et en service se joindre au cortège en brandissant une pancarte.
À Alger, c’est tout un détachement de policiers qui s’est joint aux marcheurs.
Tous ont dénoncé la décision surréaliste de Bouteflika de prolonger son mandat, qui plus est pour une durée indéterminée, en foulant au pied la Constitution.
Il est réconfortant de constater que les jeunes ont une maturité politique extraordinaire et une vision large et profonde de la politique. C’est ainsi que de nombreuses pancartes fustigeaient la Françafrique et la franc-maçonnerie.
Les jeunes ont ressenti cet abus comme une véritable humiliation,d’autant que les personnes désignées pour préparer leur fumeuse conférence nationale n’ont aucune crédibilité et sont toutes grillées aux yeux du peuple.
Bedoui a prouvé son incompétence, Lamamra est l’homme de l’Élysée et des réseaux mafieux maçonniques, tandis que Brahimi est l’homme de l’Occident en général et des Américains en particulier. Il faut savoir que lors des événements d’Octobre 88, il transmettait son rapport quotidien à l’ambassade américaine, via l’ambassade d’Autriche qui était moins surveillée. C’est dire !
La confiance n’existe plus et la population veut avant toute chose mettre fin au système mafieux en place depuis deux décennies et qui a ruiné le pays. L’Algérie dispose de potentialités énormes à même de lui permettre de relever le défi du développement et de remette le pays sur les rails.
La solution à la crise actuelle est une affaire d’hommes. Il nous faut du sang neuf, avec des jeunes respectueux du sacrifice consenti par nos Martyrs et jaloux de la souveraineté nationale
Le miracle que nous vivons depuis près d’un mois réside dans cet éveil quasi spontané marqué également par un civisme et une solidarité sans faille, en ce sens qu’à la fin de marche, les rues sont d’une propreté extraordinaire.
En matière de solidarité, nous avons assisté à des scènes qui forcent l’admiration et le respect. En raison de la chaleur, une distribution d’eau minérale a même été organisée à plusieurs endroits de la ville pour étancher la soif des marcheurs. De la nourriture a été distribuée à Alger. La population a tenu à affirmer sa détermination à marcher tous les vendredis et à entreprendre si nécessaire d’autres actions pacifiques jusqu’à la concrétisation des aspirations de la jeunesse.
Les décideurs ont donc intérêt à se ménager une porte de sortie et à mettre fin à leur mascarade.
Qolna terrahlou, terrahlou ! (On a dit vous partez, vous partez !).
De notre correspondant en Algérie.
Alger vue du ciel : manifestation anti #Bouteflika du 15 mars 2019 :