L’ouverture à l’autre se nourrit du retour à soi, et réciproquement. Sinon c’est l’aliénation.
Il y a un mot pour l’aliénation à soi : le narcissisme, l’orgueil… Mais il n’y a pas de mot pour l’aliénation à l’autre. Possession ? Envoûtement ? Gauchisme ?
Rousseau pensait que l’homme est fondamentalement bon, je pense plutôt qu’il y a une bienveillance primordiale, divine, à laquelle l’homme peut participer, s’il le veut bien.
La bienveillance primordiale est la loi ultime.
Il y a des choses que l’on ne peut comprendre qu’avec le cœur, c’est le cas de la bienveillance primordiale, le Souverain bien…
Le Souverain bien platonicien n’est pas un concept. La matière informe non plus. Mais il y a un mot qui illustre assez bien cette matière informe : démocratie (moderne).
La démocratie, dans sa forme la plus modernement antiraciste, a chié ses ministres pour faire briller ses valeurs : ministre de la matraque du mépris, ministresse de la pornographie et de la prostitution, ministre de la bestialité scolaire et de la servilité fécale, ministre de la censure et de la liberté, ministre de la destruction du peuple et du pays, ministre de la corruption légale et illégale, ministre de la négation du réel et du foutage de gueule jusqu’au-boutiste, ministre de la vérité et du mensonge, ministre du chaos, de l’injustice et de la nuisance.
Autrefois, le mot « racisme » désignait une idéologie (hiérarchie des races), aujourd’hui il désigne plutôt un penchant psychologique précis. Ainsi, le narcissisme racial ou l’orgueil racial ne sont pas forcément du racisme, et établir une hiérarchie raciale n’est là encore pas forcément du racisme (les juifs, par exemple, établissent une hiérarchie entre les Goyim en bas et le peuple élu en haut, et pourtant les juifs ne sont pas forcément racistes). Le racisme signifie aujourd’hui nuire à l’autre, racialement autre et politiquement plus faible (un Noir qui massacre un Blanc ce n’est pas du racisme, mais l’inverse si). Et l’antiracisme c’est tolérer les nuisances ou les mauvais côtés de cet autre jusqu’à nuire à soi-même. « Quand un Blanc dit qu’un Noir est un con, on dit que le Blanc est raciste. Quand un Noir dit qu’un Blanc est un con, on dit que le Blanc est un con », disait le subtil Desproges. Entre crever anti-raciste et vivre raciste, y a-t-il un moyen terme ? Je veux le croire, et ce moyen terme s’appelle la distance, la mesure et le respect d’autrui (et je ne parle pas ici du respect qui ne respecte que la puissance : le respect animal).
Tous les animaux sont racistes, validant la hiérarchie naturelle des espèces et des races, dominant implacablement les plus faibles et fuyant les plus forts (je n’ai jamais vu un lion sympathiser avec une gazelle). Et l’homme est un animal, le plus puissant des animaux par son intelligence, avec parfois une étincelle de bonté qui le rend humain.
Cette notion de racisme s’est tellement diluée de nos jours qu’elle est entendue désormais comme la manifestation d’une domination quelle qu’elle soit… envers les femmes, les prolétaires, les nains, les gros, les handicapés, les fidèles d’une religion quelconque ou d’une doctrine quelconque. L’Occident n’aura bientôt plus les moyens d’être raciste envers la Russie ou la Chine…
Au fond, se plaindre du racisme, c’est se plaindre en réalité d’être faible politiquement, ou se plaindre d’une menace qui pourrait nous affaiblir politiquement. Et plus on se plaint du racisme, plus on voit du racisme partout, dans le moindre grief, la moindre objection, la moindre critique, la moindre remarque, le moindre regard, la moindre contrariété, plus on fait de soi une victime à la merci de ceux à qui on réclame justice, plus on s’affaiblît politiquement.
On ne peut pas reprocher à l’autre d’être soi-même faible politiquement ! Et au fond de toute faiblesse politique il y a une faiblesse morale. Le penseur Bennabi considérait que l’Algérie fut colonisée car elle était colonisable. Avant de se plaindre d’avoir été colonisé, on devrait donc d’abord se reprocher d’avoir été colonisable. De même, les Africains noirs furent vendus comme esclaves car ils étaient esclavagisables (l’esclavage existait d’ailleurs déjà en Afrique entre Noirs). De même encore, aujourd’hui, ceux qui se plaignent d’être envahis ou grand-remplacés devraient plutôt se reprocher d’être envahissables ou grand-remplaçables.
Vouloir interdire le racisme, c’est comme vouloir interdire l’orgueil, la fatuité, la présomption, la prétention, l’arrogance, le mépris, la haine, la mauvaise foi, la lâcheté, c’est vain… Même le Christ n’a pu mettre fin aux vices de la nature humaine… la seule action porteuses de fruits en ce domaine consiste à rendre la vertu contagieuse, en l’incarnant.
On ne devrait même pas se plaindre d’avoir été humilié, est-ce que Jésus s’est plaint d’avoir été humilié… la plus puissante sagesse est la meilleure réponse à apporter à une humiliation… ou le plus puissant humour. Répondre à l’humiliation par l’humiliation c’est déjà reconnaître qu’on a été humilié, et ça c’est humiliant.
Souffrir du racisme c’est au fond souffrir des chaînes d’une servitude. Le sage ne déplore que les chaînes de l’ignorance. Même la mort n’est pas pour lui une servitude ; Jésus se laissa crucifier.
Lorsque le grand sage Platon fut vendu comme esclave sur l’île d’Egine, il ne se révolta pas le moins du monde, et fut finalement acheté par un ami dans la foule qui l’avait reconnu, Annicéris de Cythère.
La matière est extrêmement raciste envers l’esprit qui se laisse tromper et asservir par elle, et qui se révolte contre elle ; elle le torture sans relâche des plus cruelles façons, elle qui n’est pourtant qu’un reflet, qu’une ombre de l’esprit… Les racistes sont finalement les suppôts de la matière.
L’esclavage est une servitude imposée, car il y a la servitude volontaire…
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