Oui bien sûr, ce sont des missiles « hors d’usage » ! Sauf que ça ne remet pas en cause la légitimité du questionnement : que font ces missiles français « hors d’usage » sur le sol libyen ? D’ailleurs, c’est bien connu, les militaires exportent souvent dans des zones de combat des missiles hors d’usage qui, comme par hasard, se retrouvent entre les mains de leur allié local ! Autre malencontreux hasard, ces missiles vont tout de même réussir à exploser sur les têtes des ennemis de Haftar, car comme vous le savez, il dispose de toute une industrie capable de les réparer et les remettre en fonction.
Piétiner autant les lois internationales et violer l’embargo en créant des guerres ici et là pour déstabiliser des nations entières ne peut que conduire à importer des troubles en France. Il ne faudra pas pleurnicher ensuite lorsque des dizaines de milliers de réfugiés/migrants se retrouveront sur les côtes européennes, car on récolte ce que l’on sème.
Se foutre ainsi de la gueule du monde relève de la psychiatrie et au mieux de la mauvaise foi, car hormis les journalistes décérébrés et complices, qui peut croire à de telles sornettes ? Demain ce sera des chars « hors d’usage », puis des mercenaires « hors d’usage » … Il est permis d’en rire, mais c’est tellement dramatique que ce serait indécent !
La ministre des Armées a réagi sur franceinfo après que quatre missiles antichar français ont été retrouvés dans un camp de combattants rebelles du général Haftar.
« Ces missiles étaient stockés dans un endroit qui était destiné à permettre leur destruction. Ils n’ont jamais été transférés à quiconque », a assuré Florence Parly, ministre des Armées, vendredi 12 juillet sur franceinfo.
Elle réagissait à la demande d’explications « urgentes » formulée par le gouvernement d’union nationale libyen (GNA) jeudi, après que la France a reconnu que des missiles découverts dans un QG des rebelles du maréchal Khalifa Haftar près de Tripoli lui appartenaient.
Dans une lettre, le ministre des Affaires étrangères du GNA, Mohamad Tahar Siala, a demandé à son homologue français, Jean-Yves Le Drian, « d’expliquer de manière urgente le mécanisme par lequel les armes françaises découvertes à Gharyan sont parvenues aux forces de Haftar, quand elles ont été livrées et comment », selon un communiqué du ministère.
Des révélations du « New York Times »
La découverte de ces missiles a été dévoilée par un article du New York Times (en anglais), publié mardi 9 juillet.On y apprend que des armes ont été récupérées en juin par les forces du gouvernement libyen, soutenues par les Nations unies, lors d’un raid dans un camp de rebelles du général Haftar, situé à Gharyan, une ville au sud de Tripoli.
Parmi ces armes se trouvaient quatre missiles antichar Javelin. Or, avant d’atterrir entre les mains du général Haftar, ces missiles avaient été vendus à la France par les États-Unis. « Un éventuel transfert d’armes constituerait une violation de l’accord de vente conclu avec les États-Unis ainsi que de l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies », précise le quotidien.Des armes « hors d’usage »…
Photo d’illustration : un char d’assaut au sud de Tripoli, en Libye, le 28 juin 2019. (HAZEM TURKIA / ANADOLU AGENCY / AFP)