Cela fait des années que cette structure administrative créée par Nicolas Sarkozy et Roselyne Bachelot est décriée par les professionnels de santé. Les ARS ont démontré lors de cette crise sanitaire qu’elles ne servaient pratiquement à rien, ayant même constitué un frein extrêmement dangereux à la mise en place d’une politique sanitaire d’urgence censée sauver des vies, d’autant qu’il s’agit ici de l’ARS du Grand Est, la région qui a comptabilisé le plus de morts en France.
Comment a-t-on pu accepter de mettre en place une structure aussi lourde dotée de 800 salariés et qui coûte un argent fou au contribuable ? Plus grave encore, comment ont-ils pu oser gratifier le directeur général d’un salaire mensuel de 16 000 € ? Comment est-ce possible, alors que les comptes de la sécurité sociale sont dans le rouge ; comment est-ce possible lorsque l’on connaît les salaires ridicules des infirmières, sans parler des aides-soignantes, des brancardiers et autres personnels besogneux… ?
Les gens sensés qui comprennent comment fonctionne le monde politique corrompu, savent que ce salaire n’est rien d’autre qu’une prime allouée à des mercenaires afin de mettre en place une politique hospitalière criminelle. Il en est ainsi pour couvrir leur morale et leur conscience ; ce n’est certainement pas en corrélation avec leurs compétences, tout le monde a pu le constater ces trois derniers mois.
L’administration de la santé a pris de l’embonpoint au fil des années.
Quand les ARH (agences régionales de l’hospitalisation) ont succédé aux DRASS (directions régionales des affaires sanitaires et sociales), les effectifs de l’administration de la santé en Lorraine comptaient une trentaine de personnes. La création des ARS en 2010, avec une extension de compétences, a multiplié par dix les effectifs. Les ARS sont censées coordonner hôpital et médecine de ville, établissements publics et privés, médicaux, et médico-sociaux.
16 000€ par mois pour le directeur général
La création de l’ARS Grand Est (issue des trois ARS créées en 2010), en janvier 2016, a poussé à placer sous l’égide du nouvel organisme, quelque 800 salariés (un peu moins de 700 en équivalent temps plein). Le patron est considéré comme un préfet sanitaire, qui n’a de compte à rendre qu’au ministre de la Santé. Même si le préfet de Région préside le conseil de surveillance.
La masse salariale s’élève l’an passé à 55 M€ (chiffres 2019), les frais de fonctionnement de la maison à 6,3 M€. Le directeur général bénéficie d’une rémunération supérieure à celle d’un ministre (environ 16 000 € brut par mois).
Photo d’illustration : En janvier 2016, les ARS Lorraine, Alsace, Champagne-Ardenne deviennent ARS Grand Est. Photo ER
12 juin 2020