Cette affaire extrêmement grave démontre à quel point l’impunité qui règne au sein des forces de l’ordre a atteint un sommet tel qu’elle nécessite des réactions immédiates des autorités politiques, au risque d’une déflagration sociale.
Effectivement, cette affaire démontre à quel point la police et l’IGPN sont totalement déconnectées de la réalité. C’est d’autant plus grave qu’il s’agit d’une agression physique violente et gratuite sur une citoyenne qui s’est portée au secours d’une victime d’agression. Il est question encore une fois d’étranglement et de coups de pieds au tibia portés par un homme sur une jeune femme ! Ensuite, pour se couvrir, ce membre de la BAC au comportement de voyou, va faire de fausses déclarations et se rendre coupable de faux et usage de faux en écriture publique, ce qui est passible des assises ! Son collègue va également faire la même chose en se rendant coupable d’un faux témoignage !
Malheureusement pour eux et heureusement pour la victime et pour la vérité, plusieurs témoins étaient là pour confirmer les déclarations de la victime ; mieux encore, une caméra filmera toute la scène et démontrera la supercherie et la gravité des mensonges des membres de la BAC ! Ce n’est plus une brigade anti-criminalité mais bien une brigade à criminalité !
Pour aggraver la situation, la plainte de la victime déposée à l’IGPN donnera un classement sans suite comme c’est trop souvent le cas malheureusement. Ce genre de comportement discrédite les forces de l’ordre qui perdent en crédibilité et en autorité. C’est extrêmement grave car nous avons assisté dans cette très petite affaire à un nombre incalculable de délits et de crimes commis par des policiers censés respecter l’ordre et la loi et protéger les plus faibles ! Nous vivons à une époque caractérisée par une inversion totale des valeurs dont les conséquences ne peuvent être que funestes.
Le 3 juin dernier, le tribunal de Paris a blanchi une femme de 43 ans, accusée à tort de violences volontaires contre un agent de la BAC.
Elle a été relaxée. Les juges ont démantelé la version des faits des policiers, pourtant consignée sur procès-verbal. Marianne a eu accès au dossier.
Étranglée, frappée au tibia par un agent de la brigade anti-criminalité (BAC), accusée elle-même de violences à l’encontre du policier, puis convoquée devant la justice : depuis la fin de l’été 2019, Leila N. est embarquée malgré elle dans une affaire ubuesque. Alors qu’elle venait à la rescousse de la victime d’une agression, elle a terminé sa nuit en garde à vue, ciblée par une plainte pour « violences volontaires contre personne dépositaire de l’autorité publique » par un policier de l’équipe d’intervention.
Il y a quelques jours, le 3 juin, le tribunal de Paris n’a pas fait que relaxer Leila N. et débouter le gardien de la paix en question, Florian G. Les juges ont aussi démantelé sa version des faits, ainsi que celles de ses collègues policiers, pourtant consignées sur procès-verbal. Des images de la scène auxquelles Marianne a eu accès (voir ci-dessous) ont permis à la justice de blanchir cette femme de 43 ans. Cette tonique cadre commerciale, au départ confiante envers les forces de l’ordre, n’en revient toujours pas : « Sans la vidéo, j’aurais été condamnée… » Une affaire révélatrice des rapports parfois distendus que certains récits de policiers peuvent entretenir avec la vérité.
Les faits — révélés à l’époque par Le Monde, et dont Marianne a pris connaissance — ont eu lieu le soir du 19 août 2019. Peu avant 22 h, Leila achoppe par hasard sur une scène d’agression, rue Legendre, dans le XVIIe arrondissement de Paris. Une femme gît au sol. Ses agresseurs l’entourent. Un des hommes lui assène un rude coup de casque. Choquée par la violence des coups, Leila appelle le 17 et tente d’apaiser les esprits. Une voiture banalisée arrive alors en trombe dans la rue. En sortent des policiers en civil, brassard police en vue, qui isolent alors les agresseurs et les témoins. Alors qu’ils procèdent aux palpations de sécurité, l’un des agresseurs hèle Leila N., vêtue d’un imperméable beige, depuis le trottoir et lui ordonne à plusieurs reprises de se taire : « Toi là-bas, t’as rien vu, tu dis rien ». La quadra s’approche alors du policier Florian G. pour le prévenir de cette tentative d’intimidation.
C’est précisément à ce moment-là que les choses dégénèrent. Et que les récits divergent.
Il la repousserait « sans force »
Une version de la suite est livrée par Florian G., membre de la BAC du 17e arrondissement. Sur procès-verbal, il décrit une jeune femme « excitée » en train de « vociférer » à laquelle il intimerait de reculer. « Je vois qu’elle refuse de s’exécuter, j’essaie alors de l’accompagner avec le bras au niveau du trottoir d’en face (…) Je décide alors de saisir son manteau avec ma main gauche au niveau de son épaule droite et je la repousse calmement vers le trottoir, sans force ». La femme saisirait alors son pouce puis le « retourne très sèchement et très violemment ». C’est pour se dégager de son emprise, écrit-il, qu’il « a dû porter un coup »
…
12 juin 2020
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