Réaction très intéressante d’un membre de la famille d’une des victimes du 13 novembre dernier. Cette sœur se pose des questions légitimes sur l’efficacité voire la responsabilité des gouvernants dans ces carnages répétitifs et meurtriers. De toute façon, un pays qui condamne plus sévèrement la réalisation de faux billets que le meurtre ou la pédocriminalité n’a aucune leçon d’humanisme à donner…
Le frère d’Emmanuelle Prévost compte parmi les nombreux morts du Bataclan. Aujourd’hui, la jeune femme appelle au boycott de l’hommage national.
Quand les larmes laissent place à la colère. Plus de dix jours après les attentats qui ont ensanglanté la capitale, la sœur d’une des victimes crie son indignation et pointe du doigt le gouvernement français. Comme celle de nombreux Français, la vie d’Emmanuelle Prévost a basculé le vendredi 13 novembre. Ce jour-là, la jeune femme a perdu son frère, François-Xavier Prévost, tué alors qu’il assistait au concert des Eagles of Death Metal avec deux amis. Aujourd’hui, Emmanuelle appelle au boycott de l’hommage national qui sera rendu aux victimes vendredi. « En tant que famille de François-Xavier Prévost, victime de cette tuerie, nous n’y participerons pas », écrit la jeune femme dans un message posté sur Facebook.
« Nous refusons cette main tendue »
Dans cet appel, largement relayé sur le réseau social, elle s’explique : « Nous refusons cette main tendue par les représentants politiques de la France. » Selon elle, « rien n’a été fait » depuis les attentats de janvier, « dix mois plus tard, les mêmes hommes sont en mesure de recommencer ». Toujours dans ce message, elle explique qu' »en France des personnes fichées S circulent librement, empruntent n’importe quel moyen de locomotion ». « En France, il est possible d’être en lien avec un réseau terroriste, de voyager en Syrie et de revenir, librement », poursuit encore la jeune femme, faisant référence aux deux terroristes du Bataclan ayant séjourné en Syrie : Samy Aminour et Ismaël Mostefaï.
« Libre en 2013 »
Emmanuelle évoque également le cas de Jawad Bendaoud, l’homme qui a notamment hébergé Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats de Paris. Elle regrette qu’en France « un homme ayant perpétré un homicide en 2006, condamné en 2008 », soit « libre en 2013 ». Et de conclure : « Votre main tendue, votre hommage, nous n’en voulons pas et vous portons comme en partie responsables de ce qui nous arrive ! C’est plus tôt qu’il fallait agir. Les attentats du mois de janvier auraient dû suffire. » Si son message a été partagé plus de 4 000 fois, le député-maire de Lambersart, Marc-Philippe Daubresse (LR), a également tenu à afficher son soutien à Emmanuelle Prévost en laissant un commentaire sur la page Facebook de cette dernière : « On ne peut s’empêcher de se demander combien de vies auraient pu être sauvées si les pouvoirs publics avaient agi plus tôt », a fustigé l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
Le Point.fr