
En réalité le patron du parti de droite Les Républicains est en train d’expliquer à la France que le discours dans les coulisses des politiciens et des journalistes est un discours complotiste ; il ne dit rien d’autre. Sauf que lorsque ces politiciens arrivent sur les plateaux télé, ils vont servir du “bullshit” ! Ce qui nous interpelle par contre, concernant Monsieur Laurent Wauquiez, c’est le fait qu’il pense être le patron d’un grand parti alors qu’il suffit de le voir pour être convaincu qu’il n’en a ni les épaules ni les compétences. Il apparaît clair par contre qu’il possède une détermination et des dents longues à rayer le parquet… Il faut dire que cette affaire hyper médiatisée arrange le parti au pouvoir étant donné le nombre d’accusations de viol dont on a entendu parler.
Le président des Républicains multiplie les polémiques depuis son arrivée à la tête du parti, en novembre.
Après les critiques émises sur sa ligne politique, c’est sa personnalité qui est remise en question après ses propos tenus à l’encontre de divers hommes politiques à l’EM Lyon.
Accusations contre Gérald Darmanin, « un Cahuzac puissance dix » ; Emmanuel Macron qui aurait monté « une cellule de démolition contre François Fillon pendant la présidentielle » ; Nicolas Sarkozy qui aurait mis sur écoutes ses propres ministres… Ces propos de Laurent Wauquiez, tenus aux étudiants de l’EM Lyon, n’avaient a priori pas vocation à être rendus publics. Évidemment, une vidéo a fuité.
« La séquence, diffusée vendredi 16 février dans l’émission “Quotidien” sur TMC, a fait l’effet d’une bombe. Wauquiez arrose au gros rouge qui tache », estime Le Soir. Selon le quotidien belge, « l’affaire tombe mal pour le président de LR qui avait déjà fort à faire pour ranimer une droite anesthésiée depuis la présidentielle. Son parti venait de remporter deux législatives partielles. Il voulait y voir le signe d’un sursaut. C’est raté.»« En mesure de réaliser un miracle ? »
Pourtant, le quotidien espagnol El País disait de lui fin décembre qu’il était « l’homme du moment : il est de droite sans complexe et à la fois jeune et brillant.» Si le journal de Madrid avait bien noté toutes les critiques sur l’homme politique avant de le rencontrer, il écrivait avoir fait évoluer sa perception concernant l’édile de 42 ans après l’avoir vu :
À mesure que défilent les minutes et que la conversation avance, force est de constater qu’il est un homme politique avec des idées claires. On sort de la salle convaincu que le nouveau président des Républicains est en mesure de réaliser un miracle en recomposant cette droite française mise à mal et devenir un rival à la mesure du président de la République, voire, qui sait, son « successeur.»Le 11 février, c’est le Washington Post qui décryptait la ligne politique de Laurent Wauquiez et « sa tactique pour le moins radicale : lutter contre l’extrême droite en reprenant les mots de l’extrême droite jusqu’à, selon certains observateurs, devenir l’extrême droite.» Le quotidien américain note que le président LR a repris à son compte « le credo anti-immigration et anti-musulmans qui a presque catapulté Marine Le Pen à l’Élysée l’année dernière ». Mais aussi qu’il fait évoluer la ligne libérale et pro-business du parti « en devenant l’avocat d’une certaine forme de protectionnisme ».The Washington Post souligne que cette ligne politique rappelle les changements opérés par d’autres partis conservateurs en Europe, « qui ont viré la barre franchement à droite afin de faire reculer leurs opposants populistes ». Et le journal américain de citer les exemples de Sebastian Kurz en Autriche, de Mark Rutte aux Pays-Bas ou de Theresa May au Royaume-Uni.
Avec les propos tenus à l’EM Lyon, ce n’est plus sur son positionnement politique que Laurent Wauquiez est attaqué, pointe Le Soir : « C’est sur sa personnalité même » :
L’enregistrement fleure bon le complotisme, la paranoïa et les fake news. Gênant quand on ne se cache pas de briguer l’Élysée dès 2022. Ça ressemble à du Donald Trump, mais […]