Le confinement généralisé, de par ses effets désastreux, la promiscuité aidant, sur la propagation du virus, la santé psychique, sur l’école, l’économie… a-t-il été testé à grande échelle dans une étude randomisée en double aveugle et multicentrique ? Il semble bien que non et pourtant il a été imposé comme une solution miracle par le gouvernement et les commentateurs télé tels des perroquets dociles qui ont bien appris leur leçon.
Premier bilan de l’efficacité des mesures de distanciation sociale anti covid19 en Europe
« De l’uniformité naquit un jour l’ennui » (Victor Hugo). La palette des mesures anti covid19 prises en Europe, elle, n’est pas du tout ennuyeuse. Un inventaire à la Prévert.
Du laisser-faire (dans le but d’atteindre le plus vite possible l’immunité de groupe) à l’assignation à résidence punissant tout un peuple, à peu près toutes les mesures non médicamenteuses sont utilisées. Cette diversité permet des comparaisons utiles pour tenter d’estimer leur efficacité en situation réelle, et en particulier les effets de celle qui attente le plus aux droits fondamentaux de l’homme et du citoyen choisie par nos gouvernants, le confinement généralisé aveugle équivalent d’un emprisonnement général. Comble de la perversité, les Français supposés innocents ont moins de libertés que les prisonniers de droit commun : pas de droit de visite[1], promenade courte et seule ou à deux sans possibilité de bavasser avec d’autres dans les cours de prison, et avec « ausweis » humiliante pour les trois pas dehors, contraventions hors de prix pour les contrevenants (jusqu’à des peines de prison), pas de sport collectif, de divertissements etc.
Cette diversité des mesures visant à limiter l’épidémie prouve une nouvelle fois la désinformation des grands médias qui tentent de faire croire que « tout le monde » sensé, confine à la française : c’est un mensonge et leurs critiques acerbes contre ceux qui osent ne pas calquer leur politique sur le gouvernement français seraient des assassins de leur peuple, sont une nouvelle fois des « fake news » du gouvernement.Analyse des situations européennes
En examinant la carte de l’Europe, on s’aperçoit que les mesures adoptées par les gouvernements révèlent la rémanence de l’héritage historique : elles retracent globalement les frontières antiques de l’Empire romain. Au Sud, l’Italie, l’Espagne et la France, joyaux de la latinité, ont imposé des mesures dictatoriales envers leurs populations astreintes à résidence. Au Nord, les descendants des peuples « barbares »[2], plus respectueux des libertés individuelles et de la démocratie, ont adopté des mesures moins contraignantes, proches des recettes médicales qui ont fait leurs preuves en cas d’épidémie : dépistage, isolement des infectés et de leurs contacts, interdiction des réunions de foule, port de masques, renforcement des hôpitaux et de leurs moyens (achat de respirateurs…).
Évaluation des résultats des mesures plus ou moins coercitives sur le nombre de décès publié par l’OMS quotidiennement
Valeurs très relatives des nombres bruts de malades atteints.
Test ou pas test. Pour comparer l’efficacité médicale de ces mesures, on ne peut guère se fier au nombre de contaminations publiées, car on ne trouve que ce que l’on cherche.
Certains pays comme l’Allemagne cherchent opiniâtrement le Covid19 en pratiquant près de 500000 tests par semaine et leurs estimations de prévalence (nombre total de cas anciens et récents par habitants) sont robustes.
D’autres, comme la France, ont déclaré « les tests inutiles » [3] et en pratiquent très peu, sous estimant ainsi massivement la prévalence de la maladie. Les comparaisons de prévalence -nombre total de cas observés dans une population donnée – par nombre d’habitants / 100000 ou par million selon les pays [4], d’un pays à l’autre sont donc actuellement inadaptées pour une estimation objective. Les chiffres égrenés chaque soir par le directeur général de la santé n’ont de fait que peu de sens sur le nombre d’infectés en France (ne prenant pas en compte les porteurs sains, ni même les malades plus ou moins graves que les hôpitaux refusent de recevoir et de tester). Pas plus de valeur sur le nombre de morts, oubliant jusqu’à peu tous les décès hors hôpital et principalement dans les EHPAD, et mélangeant de fait les malades morts de l’atteinte virale, ou morts avec le Covid (tests post mortem) d’une autre affection. Les malades chroniques abandonnés de suivi, en raison de l’enfermement imposé sans évaluation préalable des conséquences, sont à l’évidence à risque de décompensation et en tous cas de plus grande agressivité du virus, s’ils le rencontrent.
Les statistiques italiennes sont à cet égard éloquentes, 90% des décès en Lombardie ont touché des personnes âgées et atteintes de plusieurs comorbidités sévères. Quant aux EHPAD, combien de personnes décédées avec le Covid n’ont-elles vu leur mort accélérée par l’absence de toute prise en charge (médicamenteuse en particulier, et interdiction et/ou refus de transfert en milieu hospitalier en raison de leur âge !) et le syndrome de glissement lié à l’isolement forcé de ce qu’il leur restait de joie au monde, les visites de leurs familles, amis et bénévoles qui comblaient leur journée. Combien de temps faudra-t-il pour que ce génocide par emprisonnement des vieilles personnes soit dénoncé comme arme mortifère plus efficace que le virus lui-même ? Combien de grands-parents abandonnés sans une main compatissante dans l’agonie et de familles blessées à jamais de ne pas avoir revu la personne aimée, ni même avoir pu voir sa dépouille et l’enterrer dignement…À quand une immense pétition pour faire cesser AUJOURD’HUI la privation de visites de ces innocents emprisonnés ?
Valeurs approximatives du nombre de décès liés au Covid19 : « mortalité »
La mortalité (nombre des décès /100 000 habitants) attribuée au Covid19 constitue donc, pour l’instant, le critère le moins mauvais pour estimer l’efficacité des mesures sanitaires adoptées. Nous prendrons comme base de données de la mortalité, celle de l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS, réactualisée quotidiennement.
Le modèle chinois, enfermement généralisé policier de toute la population d’une région) a été appliqué en Italie, puis en France, en Espagne et en Belgique.
Le modèle japonais-coréen-taiwanais (confinement sélectif guidé par les tests diagnostics et le port généralisé de masques) a été au contraire adopté par l’Allemagne, l’Autriche, la Suède et la Norvège. Plus de trois semaines se sont écoulées depuis la mise en œuvre de ces mesures et leurs efficacités relatives peuvent donc être évaluées d’après la mortalité observée.
Mortalité des pays imposant l’emprisonnement généralisé du peuple sous surveillance policière.
Au 5 avril 2020, les pays subissant l’enfermement généralisé du peuple sont ceux dont les populations souffrent d’une mortalité maximale. Ils atteignent malheureusement le record mondial de décès :
256/1000000 en Espagne (11744 morts)
254/1000000 en Italie (15362 morts),
116/1000000 en France (7546 morts),
111/1000000 en Belgique (1283 morts).À l’opposé, ceux qui ont appliqué les mesures classiques de confinement sélectif et de port généralisé…
Gérard Delépine
Agoravox8 avril 2020
[1] Dont on voit le bilan catastrophique en EHPAD[2] Les barbares au sens historique du terme : les hommes qui ne parlent pas grec. Le terme actuel a évidemment évolué dans une autre acception.[3] Jusqu’à très récemment et un changement opportuniste de « doctrine ».[4] L’incidence relate le nombre de nouveaux cas par nombre d’habitants (en général /100000).[5] Tant les malades chroniques qui ne sont plus suivis, que les malades aigues, type infarctus, AVC qui ont disparu. (Dans le flot des malades Covid ?) et de plus les malades du confinement, suicides, dépression etc…
[8] Prière de Macron devant un immeuble de français convertis, alors qu’en fait l’immeuble en question est une résidence de locations à la journée, à la semaine etc. Loin de vrais Pantinois. Exhibition à Pantin… trop facile pour les humoristes ;