Toujours cette même rhétorique de la culpabilisation des citoyens que l’exécutif veut faire passer pour des voyous, des parasites, des fraudeurs, des fainéants qui ne cherchent pas de travail… En parallèle, les politiciens voyous qui se font attraper la main dans le pot de confiture à détourner des centaines de milliers d’euros en emplois fictifs – ou toute autre filouterie – sont condamnés à des peines de plus en plus ridicules, des peines de prison avec sursis et des amendes 50 fois inférieures à la somme volée ! Souvent, ils ne sont même pas interdits de se présenter aux prochaines élections !
Ce genre de décision politique est clairement le meilleur moyen d’aggraver la situation actuelle de défiance du peuple envers l’exécutif.
La porte-parole des députés LREM Aurore Bergé a assumé mercredi des sanctions plus dures pour les chômeurs en cas de manquement à leurs obligations au nom d’une « logique de justice ».
Certaines sanctions prévues sont plus dures que ce qu’avait initialement annoncé le gouvernement, d’après un décret publié dimanche au Journal officiel, dans le prolongement du volet « contrôle des chômeurs » de la réforme « avenir professionnel » adopté dans son principe cet été par le Parlement.
« C’est fait tout simplement dans une logique qui est une logique de justice », a plaidé la députée des Yvelines sur Cnews, en défendant un « équilibre entre des droits supplémentaires », par exemple en matière de formation, et des « devoirs supplémentaires, recherche d’emploi notamment ».
« À partir du moment où vous ne venez pas à votre rendez-vous avec Pôle emploi et donc que vous n’êtes pas dans une recherche active d’emploi et que vous ne respectez pas quelque part le contrat que vous passez avec la société, avec les Français, c’est logique qu’il puisse y avoir des sanctions », a-t-elle estimé.
En mars dernier, le ministère du Travail avait annoncé de nouvelles sanctions, certaines allégées, d’autres alourdies, pour les chômeurs.
Le fait de ne pas se rendre à un rendez-vous avec un conseiller, par exemple, devait être sanctionné de 15 jours de radiation des listes au lieu des deux mois actuellement en vigueur. Finalement, ce sera un mois de radiation selon le texte du décret, deux mois au bout de deux manquements et quatre mois au « troisième manquement » constaté.
S’agissant des sanctions concernant l’insuffisance de recherche d’emploi (refus à deux reprises de deux offres raisonnables d’emploi par exemple), le gouvernement avait évoqué des sanctions graduelles : suspension de l’allocation d’un mois la première fois, de deux mois la deuxième fois et quatre mois la troisième fois. Il avait alors précisé que l’allocation serait amputée à partir de la deuxième fois.
D’après le décret, l’allocation est « supprimée » dès le premier manquement et non « suspendue », ce qui permettait de conserver ses droits….
Boursorama / AFP