Lui-même victime d’un bourrage de crâne forcené et d’à-priori sur les musulmans, un simple dialogue empreint de franchise et de spontanéité aura suffi à détricoter l’édifice haineux qui l’habitait et à changer complètement sa vision des rapports humains. Il venait tout simplement de se libérer de l’emprise des nazillons incapables de porter la réflexion et de tisser des liens humains dignes dans le respect de la différence de chacun.
[citation source=”Oumma.com”]Jason Leger, accompagné de son oncle, avait clairement choisi son camp, vendredi 29 mai, devant le parvis de la grande mosquée de Phoenix, en Arizona, et c’est sous la bannière anti-islam, revêtu du T-shirt dans la même veine, qu’il était venu gonfler les rangs du gang de bikers néo-fascisants et islamophobes électrisés par Jon Riztheimer, cet ex-Marine reconverti en semeur de haine professionnel. Il y a bien eu un avant et après-manifestation pour ce trentenaire pétri de certitudes, mais petit miracle des rencontres qui bouleversent l’existence, ébranlent les préjugés et changent les regards, celui-ci en est ressorti métamorphosé et plaidant pour l’autre camp : celui des musulmans. “Par respect pour les personnes musulmanes, sachant ce que je sais maintenant, parce que je leur ai parlé et que le dialogue s’est amorcé, non, je ne ferais pas ça à nouveau, parce que je ne veux pas offenser ou blesser ces gens”, a-t-il confié, ému, en racontant avec quelle gentillesse il fut invité à pénétrer dans la mosquée afin d’échanger avec un groupe de fidèles en train de se recueillir. “Je me suis assis à côté d’eux, je les ai écoutés, ils ont répondu aux questions cruciales que je me posais depuis longtemps, et ce tout en découvrant les lieux. J’ai été sensible à leurs prières. C’est une belle chose que de prier ensemble », a-t-il poursuivi. “Nous devons laisser les gens porter ce qu’ils veulent, et dire ce qu’ils veulent”, a insisté un Jason Leger transformé, qui a fait la promesse de revenir à la grande mosquée de Phoenix pour poursuivre un dialogue riche et fructueux, en se jurant de laisser dans l’armoire le T-shirt entaché désormais de honte et de ne plus jamais céder au chant ultra-nationaliste des sirènes.[/citation]