À une époque où on crache sur Dieu avec enthousiasme à longueur de jour et de nuit sur toute la surface du globe, il me tient à cœur de faire l’éloge de Dieu. Évidemment, on me rétorquera qu’avant de faire l’éloge de Dieu, il faut encore être sûr qu’Il est, il faut une preuve de son être. Je pourrais parler ici du biophysicien Harold Morowitz, de l’université de Yale, qui calcula la probabilité qu’une cellule vivante la plus simple vienne à l’existence naturellement… et qui obtint comme résultat : 1 sur 10340 000 000 (340 millions de zéros après la virgule, elle-même précédée de zéro), c’est-à-dire zéro ! Prouvant ainsi qu’une intelligence supérieure, Dieu, préside à la création de toutes formes de vie, celles-ci ne devant rien au hasard. Mais les négateurs n’écoutent même plus les preuves scientifiques. Je leur répliquerais donc par une preuve anthropologique. Je m’explique. En ces temps de modernité forcenée, on peut observer que plus l’homme nie Dieu et s’enfonce dans le matérialisme plus il est étranger à lui-même ! Plus il s’autodétruit ! Si la négation de Dieu a des effets aussi dévastateurs, c’est donc qu’Il est.
« Le sujet (humain) est une suture d’un manque à être », disait Lacan. Je dirais pour ma part que l’être humain est un manque d’être divin. C’est parce qu’il est en manque de Dieu que l’homme est étranger à lui-même, qu’il se cherche perpétuellement, qu’il cherche son être désespérément, sans comprendre qu’il n’y a d’être que divin. Un manque qui le rend mortel et qu’il tente de combler par des illusions, des simulacres d’être, qui le mènent irrémédiablement à sa perte. Toute la psychologie, toute la rationalité et toute la philosophie humaine ne sont que vaines structurations de ce manque originel, de cette insaisissable intuition de l’être, insaisissabilité avec laquelle a toujours bataillé Heidegger. L’être n’est pas humain mais divin. La seule manière de sauver cet humain manque d’être, c’est de lui révéler la souveraineté divine de l’être. De même, il n’y a d’amour véritable que divin ; chez les hommes, à l’instar de l’être, l’amour est toujours vécu comme manque.
Si la négation de Dieu a des effets aussi dévastateurs, c’est donc qu’Il est.
L’homme est un manque, une quête perpétuelle de vérité, d’amour, d’être, de justice, de tout… ! Et Dieu est un don perpétuel de tout ce dont l’homme est en quête, un don perpétuel de lumière, de souveraine justice, d’amour, de vie…, dont les merveilles de la nature sont un signe pourtant manifeste. Mais bien peu savent contempler la beauté morale de ce don, auquel l’homme résiste orgueilleusement. La beauté morale divine est précisément dans l’inconditionnalité de ce don (tout l’inverse du Talmud !, cet infâme art du gain, dont raffolent tant les hommes d’affaires chinois… l’art satanique de tout prendre sans rien donner…un art qui est en train de devenir par la vermine mondialiste une norme internationale). Croire en Dieu, l’aimer fidèlement, va devenir un acte d’une extrême dissidence. Et Dieu est le dissident suprême, contre Lequel s’acharnent en vain les démons mondialistes. Car Dieu procure gratuitement (pour peu qu’on veuille bien Le recevoir) tout ce que les mondialistes nous vendent sous forme d’ersatz en nous ruinant : vie, lumière, amour, joie… Dieu nous apprend la joie d’être détaché du périssable (seule véritable liberté, dont n’a aucune idée la vermine néolibérale qui n’a que ce mot à la bouche : liberté !), et l’homme est éminemment périssable, y compris la gangrène oligarchique. Cette joie est « l’épanouissement de l’être grâce à laquelle on a l’impression de passer du temps à l’éternité », disait Jean Lacroix. Les mystiques de tout temps et de toutes contrées se rejoignent tous sur ce point, l’union divine est une joie intarissable et infinie, libérée de la mort et de toute servitude (et la désunion divine nous mène à notre perte). Une joie qui ne se perd pas, qui ne s’écoule pas dans le temps, ne se dépense pas ni ne se consomme. Une joie qui ne dépend d’aucun objet, une joie sans cause ni finalité : la joie d’être, tout simplement (dont la joie de vivre humaine n’est qu’un lointain, un très lointain écho). Une joie que l’on ne cherche pas à faire durer, à garder, à posséder. Une joie où l’on ne cherche plus rien, où l’on est en manque de rien. Une joie qui naît d’un amour insondable et éternel sur lequel rien ne peut avoir de prise, que rien ne peut altérer, ni accroître, ni diminuer. Un amour sans motif particulier qui anéantit tous nos motifs d’action personnelle, de construction, de projet, de profit… Qui abolit le conatus spinozien… Qui annihile toute affirmation de soi et où le sentiment de soi s’effondre. Un amour impérissable de l’impérissable, en perpétuelle donation, que l’on ne cherche plus à représenter, à montrer, à faire valoir, à tester, à rendre sensible, à prouver, à justifier, et duquel on n’attend rien… Voilà justement tout ce qui fait l’existence humaine : représenter, montrer, faire valoir, tester, rendre sensible, prouver, justifier, attendre un retour…
Exister est le propre de l’homme. Être est le propre de Dieu. L’existence est une souffrance, exister c’est souffrir un manque d’être (souffrance qui appelle tous les palliatifs : mensonge, usurpation, simulacre…). L’homme existe en cherchant l’être, Dieu est sans chercher l’existence. Lorsqu’on demande une preuve de l’existence de Dieu, on demande finalement une preuve que Dieu est en souffrance, mais Dieu ne souffre pas ! Et Jésus-Christ n’est donc pas Dieu Lui-même, mais une manifestation divine soufferte par un homme, une théophanie, comme d’autres prophètes. Cependant, la preuve irréfutable de Dieu arrivera au jour du Jugement Dernier, au moment où il sera trop tard pour y croire. Ils les auront finalement leurs preuves irréfutables, et à profusion… mais en Enfer ! Malheureusement pour eux, la douleur est la seule preuve irréfutable qu’admettent les négateurs. En effet, qui peut nier par exemple le pouvoir du feu lorsqu’il nous consume !