Pouvait-il en être autrement ? La réaction de Hollande traduit simplement une soumission totale à l’empire. Pourtant, ce ne sont pas les raisons qui manquent d’exprimer au moins un certain agacement vis à vis des États-Unis d’Amérique qui n’ont éprouvé aucun scrupule, ni aucune gêne à espionner l’Élysée ainsi que de hauts responsables du gouvernement comme Pierre Moscovici et François Baroin, alors Ministres de l’Économie et des Finances. Et pourtant, Julian Assange a rendu un fieffé service à la France en révélant ces pratiques à tout le moins inamicales. Est-ce une façon de le remercier ? À son corps défendant, Hollande n’est pas le seul à agir de la sorte. Hormis De Gaulle qui a su tenir la dragée haute aux yankees et s’en émanciper, tous les autres ont courbé l’échine. Sauf quand il s’est agi de soutenir le pédocriminel Roman Polanski. Si Assange avait violé et drogué une gamine de 13 ans, il aurait eu plus de chance d’être secouru par la racaille élitiste française ! À propos de son extradition, la France avait opposé sa nationalité française. Or, elle venait de lui être accordée, à peine une année avant. Comment les autorités françaises d’habitude si prudentes et si exigeantes ont-elles accepté de la lui accorder, sachant qu’il avait plaidé coupable pour rapports sexuels illégaux avec une mineure. Or, l’extrait du casier judiciaire est systématiquement exigé dans le dossier de demande de naturalisation ; que s’est-il donc passé et comment expliquer cette faille ? Nous retenons de tout cela que la France maçonnique refuse de protéger celui qui lui a rendu un service et couve et protège un pédocriminel de haute volée.
Le fondateur de WikiLeaks a adressé une lettre ouverte au président de la République. «Seule la France se trouve aujourd’hui en mesure de m’offrir la protection nécessaire contre les persécutions politiques», écrit-il. L’Élysée a immédiatement fait part de son refus.Il évoque un «geste humanitaire» et «symbolique»: Julian Assange, fondateur du site WikiLeaks, demande asile à la France dans une lettre ouverte adressée à François Hollande et publiée vendredi par Le Monde. Rappelant la situation dans laquelle il se trouve depuis quatre ans et demi, il sollicite l’aide du président de la République en s’appuyant sur les récentes révélations concernant les écoutes américaines. Une requête «à laquelle la France ne peut pas donner suite», a rapidement fait savoir l’Élysée. «Je suis un journaliste poursuivi et menacé de mort par les autorités états-uniennes du fait de mes activités professionnelles», écrit Julian Assange. Retraçant au fil de sa longue missive l’historique de WikiLeaks, la plate-forme de diffusion de documents confidentiels qu’il a créée, il pointe les événements qui ont mené à sa situation. Aujourd’hui réfugié dans l’ambassade d’Équateur, à Londres, il ne peut quitter le bâtiment, au risque d’être extradé vers la Suède, qui a émis un mandat d’arrêt à son encontre pour une affaire d’agression sexuelle, puis vers les USA, où il est visé par des accusations d’espionnage. «Ces poursuites ont été et continuent d’être menées contre moi parce que j’ai, un jour, décidé de ne pas garder le silence, et de révéler les preuves de commission de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité», assène-t-il. Pourtant, «l’ampleur du scandale et les réactions qui ont suivi nos dernières révélations ont confirmé le bien-fondé de notre démarche», estime le lanceur d’alerte. Julian Assange fait référence aux documents publiés par Libération et Mediapart concernant des écoutes menées par les États-Unis à l’encontre de présidents, ministres et parlementaires français entre 2006 et 2012. Ces révélations et réactions justifient, pour le fondateur de WikiLeaks, une aide de la France.
Geste symbolique
Julian Assange évoque notamment «l’appel inattendu du gouvernement français, par la voie de la ministre de la Justice et garde des Sceaux Christiane Taubira» à son accueil en France. La ministre de la Justice Christiane Taubira avait déclaré le 26 juin qu’elle ne verrait «rien de choquant» dans une éventuelle décision de la France d’accueillir Julian Assange. La veille, le premier ministre Manuel Valls avait, de son côté, fermé la porte à un éventuel asile politique accordé par la France. Julian Assange estime qu’en lui accordant l’asile -qu’il demande de manière informelle, sans avoir engagé de procédure juridique-, «la France accomplirait un geste humanitaire mais aussi probablement symbolique, envoyant un encouragement à tous les journalistes et lanceurs d’alerte». «La France a longtemps été porteuse d’espérance et de singularité pour de nombreux peuples et individus de par le monde», insiste le fondateur de WikiLeaks, et de conclure: «Seule la France se trouve aujourd’hui en mesure de m’offrir la protection nécessaire contre, et exclusivement contre, les persécutions politiques dont je fais aujourd’hui l’objet.»
« Pas de danger immédiat », juge l’Élysée
L’Élysée a réagi peu après la publication de cette lettre ouverte. Dans un communiqué, la présidence de la République indique qu’«un examen approfondi fait apparaître que compte-tenu des éléments juridiques et de la situation matérielle de M. Assange, la France ne peut pas donner suite à sa demande». Soulignant que le fondateur de WikiLeaks «fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen», l’Élysée estime par ailleurs que sa situation «ne présente pas de danger immédiat». Après avoir fondé WikiLeaks en 2006, Julian Assange s’est fait connaître du grand public en 2010 avec la diffusion d’une vidéo montrant une bavure de l’armée américaine en Irak, puis par la diffusion de plusieurs câbles diplomatiques et autres données classées secret défense. Il est depuis visé par des accusations d’espionnage aux États-Unis. Depuis 2012, le lanceur d’alertes, de nationalité australienne, fait également l’objet d’un mandat d’arrêt européen dans le cadre d’une affaire de viol et d’agressions sexuelles en Suède. C’est cette procédure qui lui vaudrait une extradition, autorisée par le Royaume-Uni, s’il quittait l’ambassade d’Équateur à Londres.