Après un silence de plus de trois semaines dicté par une posture clairement attentiste, voilà que ces messieurs se déterminent enfin en obéissant à l’opportunisme politicien qui les caractérise, prenant clairement le parti du système et appelant au dialogue dans le calme. Pourquoi ne se sont-ils pas exprimés dès le début des revendications citoyennes, pourtant fondées et légitimes ? Comment peut-on faire confiance à celui qui a détruit la Libye en engageant la France dans une guerre qui ne la concerne pas ?
Dans une tribune publiée dans « Le Parisien », des anonymes et des célébrités plaident pour le dialogue entre les Gilets jaunes et le pouvoir exécutif.
Un appel à la sagesse à la veille de l’acte IV du mouvement des Gilets jaunes. Ce vendredi, 175 Français publient dans les colonnes du Parisien une tribune afin d’éviter un nouveau déchaînement de violences annoncé. Parmi les signataires de cette tribune intitulée « Transformer la colère en débat », on trouve quelques célébrités : Cyril Hanouna, Thierry Lhermitte, l’humoriste Michel Boujenah, Stéphane Bern ou encore Allain Bougrain-Dubourg, Dominique Besnehard et Bernard-Henri Lévy.
« La France, face à l’histoire, c’est d’abord le pays qui incarne la devise de la République : liberté, égalité, fraternité. Ce qui s’est passé samedi (1er décembre) en a été la négation, peut-on lire. La liberté, notamment celle de manifester son opinion, était bien celle que voulait exercer une majorité de Gilets jaunes. Mais la liberté s’arrête là où commence l’oppression pour les autres : en empêchant les commerçants de travailler, les habitants de circuler, en exerçant une contrainte sur le reste de la population, la liberté a été bafouée. »
La tribune, initiée par des « anonymes », poursuit que « la fraternité s’est perdue » avec « la destruction de biens publics, le pillage de biens privés, l’agression physique contre les forces de l’ordre et l’offense aux symboles mêmes de la République comme la flamme du Soldat inconnu ».« Transformer la colère en débat » et « les revendications en solutions »
Alors que le dialogue reste compliqué à mettre en place, les signataires appellent à l’apaisement et à la discussion : « En ce moment où chacun retient son souffle dans la perspective de ce qui pourrait arriver ce samedi, nous disons solennellement : Cela doit s’arrêter et le dialogue doit prendre le relais. Le moment est venu de parler, de s’écouter, de se comprendre. Le moment est venu de retrouver le sens des mots et en même temps celui de nos responsabilités à tous et à chacun d’entre nous. Le gouvernement doit tendre la main, oui. » À moins de 24 heures d’une journée que les autorités annoncent particulièrement violente, cet appel sera-t-il entendu ?
Le Point