On le dit et on ne cesse de le répéter, c’est le système actuel politico-médiatique qui est la première source de fausses nouvelles. Cette députée de la république macronienne a osé faire sur un plateau télévisé ce que personne n’oserait faire sur les réseaux sociaux. Alors qu’elle est elle-même députée, alors qu’elle a fait voter avec sa majorité une loi contre les fausses nouvelles, elle a osé démentir la vidéo d’arrestation des jeunes lycéens de Mantes-la-Jolie en expliquant que c’était une fake news, niant de la manière la plus outrancière qui soit, la réalité des faits. Elle a même osé prendre appui sur une dépêche AFP alors que cette dernière avait très tôt confirmée l’authenticité de la vidéo rapportant l’arrestation.
Il est vraiment déstabilisant d’observer l’arrogance et la suffisance de cette députée qui ment effrontément à la télévision et qui ne se fait pas corriger par le journaliste censé être renseigné et avoir toute une équipe à son service pour vérifier les informations.
On comprend bien sûr par cet exemple typique que l’accusation de fake news a été inventée afin de discréditer l’adversaire politique. Quant au droit de réponse de Cendra Motin, il est encore plus ridicule et pathétique que son mensonge puisqu’elle ne fait que s’enfoncer. On ne peut pas accuser une personne qui débat avec vous de diffuser une fausse nouvelle alors qu’elle parle de la vidéo d’une arrestation !
Sur BFMTV, Cendra Motin, députée LREM de l’Isère, parle de “fake news” après ce tweet sur les arrestations à Mantes-la-Jolie https://t.co/hODH77m1dX pic.twitter.com/fqZgR4zGyF
— Paul Guyonnet (@Pauluskupa) 6 décembre 2018
Dans un tweet, la députée insoumise Danièle Obono avait reproché à la députée de la majorité d’avoir « nié la réalité des vidéos d’humiliation ».
Ce jeudi 6 décembre, alors que les manifestations de lycéens et les blocages d’établissements scolaires se sont multipliés, dans un pays qui vit déjà au rythme des rassemblements des gilets jaunes, une vidéo fait énormément parler. On y voit des dizaines de jeunes, âgés de 12 à 20 ans, les mains derrière la tête ou croisées dans le dos, en train d’être interpellés par les forces de l’ordre. La scène se déroule à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, et fait suite à des faits graves de violence aux abords d’un lycée de la ville.
Comme de nombreuses personnalités politiques, la députée La France insoumise de Paris Danièle Obono a réagi aux images. « Voici la France de Macron », écrit-elle dans un tweet. « Un État où le peuple subit quotidiennement la violence de la guerre de classe menée par l’oligarchie et où sa jeunesse est réprimée, humiliée, mise à genoux. » Et d’ajouter : « Si les faits sont avérés, Christophe Castaner, Jean-Michel Blanquer et Édouard Philippe, cédez et partez ! »
Un message qui lui a été vivement reproché par la députée LREM de l’Isère Cendra Motin, avec qui Danièle Obono débattait ce jeudi soir sur le plateau de BFMTV.
Cendra Motin qualifiait-elle de « fake news » la séquence vidéo, comme le laissait entendre son affirmation sur BFMTV, ou bien cette expression s’adressait-elle uniquement aux accusations de Danièle Obono ? La députée de la majorité nous a adressés un droit de réponse visant à préciser la teneur de ses propos, que nous publions ci-dessous.
Droit de réponse de Mme Cendra Motin, députée LREM:
Ce n’est pas la réalité des images ni même des arrestations des jeunes de Mantes la Jolie que j’ai dénoncée hier soir, sans quoi je n’aurais pas cité la source AFP qui explique en détail les faits vidéo à l’appui. Ce que j’ai qualifié de « fake news » c’est l’utilisation mensongère qu’en a fait Mme Obono dans un tweet qui parle de « jeunesse réprimée, humiliée et mise à genoux » allant jusqu’à demander la démission de 2 ministres et du premier ministre. Mme Obono oublie semble-t-il les journées de débordements et de casse qui ont atteint leur paroxysme hier, menant à ces interpellations. Elle n’hésite pas à employer des termes violents pour décrire les institutions de notre République. C’est cela que j’ai dénoncé et je vous prie d’en faire état et de rétablir les faits, qui n’ont rien à voir avec la déformation grossière qu’en a fait Mme Obono dans un autre tweet…