Voici le vrai visage du journal de Pierre Bergé (propriétaire du tiers des parts) ! La censure et la collusion y règnent comme c’est le cas des politiques et de Big Pharma et quand il est question de sujets de société importants. Hervé Kempf est un journaliste spécialisé dans les questions écologiques, auteur de nombreux livres courageux. Je l’ai rencontré à l’IEP d’Aix lors d’une de ses conférences. En plus d’être un personnage qui ne transige pas sur les principes, il semble être hardi car pour avoir pris la décision de renoncer à son job, peu de journaleux peuvent se targuer de lui emboîter le pas devant une situation analogue, eu égard à leur degré de servitude malsaine et incurable. Bravo !
MICHEL COLLON : Le journaliste Hervé Kempf couvrait pour le « prestigieux » quotidien français la construction scandaleuse d’un aéroport anti-écologique à Nantes. Ses enquêtes étant de plus en plus “découragées”, il vient de quitter Le Monde pour garder sa liberté de publier. Il a découvert que Le Monde avait des intérêts liés avec les constructeurs de l’aéroport. Ceci rejoint notre analyse sur ce journal dans Les 7 Péchés d’Hugo Chavez : nous avions montré que les médiamensonges anti-Chavez et anti-Evo Morales de ce journal s’expliquaient par ses liens économiques avec les pires multinationales actives en Amérique latine. Seule l’info indépendante est vraiment libre. Le Monde est au service de ceux qui le payent. Et cela explique qu’il mente systématiquement sur chaque guerre de la France. Et refuse tout débat.Ce 2 septembre, quinze ans et un jour après y être entré, je quitte Le Monde : en ce lundi, le dernier lien juridique entre ce journal et moi est défait, par le « solde de tout compte ». Que je quitte volontairement un titre prestigieux étonnera peut-être. Mais certes moins que la raison qui m’y pousse : la censure mise en œuvre par sa direction, qui m’a empêché de poursuivre dans ce journal enquêtes et reportages sur le dossier de Notre Dame des Landes.
Au terme de l’histoire que je vais ici retracer, il ne me restait qu’une issue, si je voulais conserver la liberté sans laquelle le journalisme n’a pas de sens : abandonner le confort d’un salaire assuré et de moyens de travail avant que soit étouffée la dernière marge d’expression qui me restait, la chronique Ecologie.
Abandonner le journal fondé par Hubert Beuve-Méry et vendu en 2010 est une libération. Je me lance dans l’aventure du site Reporterre, parce que plus que jamais, une information indépendante est nécessaire pour rendre compte du phénomène le plus crucial de l’époque, la crise écologique.
On trouvera ci-après le récit des événements ouverts le 5 novembre 2012 et qui ont conduit à cette décision. Les lecteurs qui en auront le temps trouveront dans C’était un autre monde une présentation de mon travail antérieur dans ce journal qui éclairera le contexte de cette affaire.
Rappelons simplement quelques dates :
création du service Planète : octobre 2008 ;
création de la chronique Ecologie : février 2009 ;
prise de contrôle du Monde par MM. Bergé, Niel et Pigasse : juin 2010…
- Source :
http://www.michelcollon.info/Un-journaliste-quitte-Le-Monde.htmlVous pouvez commander le(s) livre(s) en cliquant sur l’image correspondante :