Ce n’est pas la première fois qu’un tel rassemblement a été organisé, mais cette manifestation est symboliquement très forte car elle démontre que le combat des Gilets jaunes peut se greffer à celui des populations des cités et des quartiers défavorisés de France car c’est exactement le même. Nous pouvons le constater avec la multiplication des violences policières qui ont conduit à la mort de plusieurs manifestants dont Madame Zineb Redouane par exemple ou la disparition du jeune Steve à Nantes…
À partir du moment où les autorités policières, commandées par un régime autoritaire à la dérive, se mettent à falsifier les rapports d’expertise, les enquêtes internes… on peut considérer que le système est en faillite totale et qu’il est tout à fait légitime que le peuple se révolte afin de mettre hors d’état de nuire les voyous qui dirigent la France. Faut-il rappeler à nos lecteurs que la falsification d’un document officiel est considérée comme un crime et qu’à ce titre, elle est passible des assises.
Trois ans après la mort d’Adama Traoré suite à une interpellation, sa famille demande toujours la tenue d’un procès.
Dans le rassemblement annuel en son hommage samedi à Beaumont-sur-Oise se côtoyaient jeunes de banlieues, associations et « gilets jaunes ».
« Trois ans après, la justice n’a toujours pas été rendue dans la mort de mon petit frère ». Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, a pris la parole lors d’une conférence de presse samedi 20 juillet à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), où une marche était organisée en hommage au jeune homme, décédé ici le 19 juillet 2016 à l’âge de 24 ans lors d’une interpellation des gendarmes.
Depuis, expertises et contre-expertises se contredisent sur les causes de sa mort. Selon les forces de l’ordre, elle est accidentelle. Pour la famille, elle fait suite à une asphyxie causée par les gendarmes qui ont écrasé le jeune homme, ventre à terre, alors qu’il était menotté.
Plusieurs centaines de personnes vêtues de tee-shirts noirs sur lesquels on peut lire « Justice pour Adama » participent à la manifestation. Norah vient de Clichy. Elle demande une égalité de traitement entre jeunes de banlieues et les autres. « Une justice, une vraie justice, une égalité, dit-elle. Stop le deux poids deux mesures. »
En tête de cortège, Assa Traoré dénonce elle « un déni de justice » . « On est à cinq expertises, nous avons tous les éléments pour aller à une mise en examen des gendarmes, pour aller vers un procès », a-t-elle affirmé quelques minutes avant le début de la marche, mais tout est fait, dit-elle, « pour étouffer l’affaire, pour qu’on n’ait pas la vérité et la justice pour Adama ».« Nous sommes dans un pays qui est censé donner le droit et la justice, mais ce n’est pas pour nous en tout cas. » à franceinfo
Une « convergence des luttes »
Beaucoup de « gilets jaunes » ont également fait le déplacement. Parmi eux, Carole, drapeau français dans la main, est venue d’une commune voisine, car elle perçoit une « convergence des luttes », explique-t-elle à franceinfo. « En fin de compte, on est autant touchés par la violence policière que les gens des quartiers. Maintenant, il y a vraiment une répression sur les ‘gilets jaunes’. On vient de tous quartiers, ça touche tout le monde », poursuit-elle.
Une présence des « gilets jaunes » dont se félicite la sœur d’Adama. « Cette marche avec les ‘gilets jaunes’ est un grand pas dans le combat contre les violences policières », a déclaré Assa Traoré lors de la conférence de presse, avant le début de la marche.« Nous sommes ‘gilets jaunes’ depuis 40 ans. »
« Gilets jaunes », sans-papiers, syndicalistes, mais aussi pour la première fois Amnesty internationale manifestaient ensemble avec le collectif Adama. Ils prévoient d’organiser une journée d’action en septembre prochain pour, de nouveau, dénoncer les violences policières en France.
Photo d’illustration : Trois ans après la mort d’Adama Traoré lors d’une interpellation, ses proches organisent samedi une marche à Beaumont-sur-Oise, espérant faire de cette journée un « acte historique » contre les « violences policières », notamment au côté de « gilets jaunes ». (ARNAUD DUMONTIER / MAXPPP)