Alors que nos politiciens et médias passent leur temps à faire la morale au monde entier en se faisant passer pour les plus grands défenseurs des libertés, cet article démontre que c’est le contraire qui est constaté dans la vie réelle. On peut même affirmer sans risquer de se tromper que la situation est bien plus grave car il est désormais impossible en France de traiter de certains sujets comme la puissance du lobby sioniste ou l’ingérence du lobby LGBT. Il suffit de commencer à parler de ces sujets pour être immédiatement accusé d’antisémitisme ou d’homophobie d’autant que ces questions ont été judiciarisées et que l’on risque des peines d’amendes lourdes. Ajoutons que toute critique de l’État est considérée désormais comme « complotiste » ! Bref, on ne peut plus rien dire et de toute façon toute parole divergente est interdite d’accès aux médias.
31ème pour les libertés personnelles, 52ème pour les libertés économiques, la France ne brille toujours pas dans le classement mondial des libertés humaines.
Établi chaque année depuis 2008 par un consortium de think-tanks dont le CATO Institute, le Fraser Institute et la Friedrich Naumann Foundation for Freedom, le classement est toujours aussi accablant pour le pays des droits de l’homme.
L’indice des libertés humaines attribue une note sur 10 à près de 160 pays. Regroupant près de 80 indicateurs, il est divisé en deux grandes catégories. La première évalue l’état des libertés personnelles comme la libre-circulation, la liberté d’association ou la sécurité. La seconde correspond aux libertés économiques telles que le respect du droit de propriété, le système monétaire ou le commerce international. En 2015, date correspondant à la dernière évaluation, les cinq pays les plus libres étaient, dans l’ordre, la Suisse, Hong-kong, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande et l’Australie. En fin de classement, on retrouve l’Égypte, le Yémen, la Libye, le Venezuela et la Syrie.
La situation française n’est pas reluisante. Du côté des libertés personnelles, l’Hexagone est mal classé concernant l’état de droit, la liberté religieuse et la liberté de la presse. Cette dernière est particulièrement mal notée du fait du contrôle des médias par le gouvernement (chaînes publiques et subventions à la presse), mais surtout à cause des attentats contre Charlie Hebdo qui ont entraîné la mort de huit journalistes en 2015.
Sur les questions économiques, de nombreux points noirs caractérisent la France. Avec une 52ème place, nous sommes dans le peloton, loin de l’excellence de la plupart des pays d’Europe de l’Ouest et du Nord.
« La France pèche par le poids de son État »
Pour Tanja Porčnik, une des auteurs du rapport que nous avons rencontrée, « si l’on compare l’indice français des libertés économiques avec celui de la Suisse qui est la mieux notée, la France pèche par le poids de son État ». Avec 57 % de dépenses publiques et 48 % de prélèvement obligatoires, la France est en tête des classements internationaux pour sa fiscalité, mais pas pour son excellence économique. Les dépenses publiques, les subventions et les redistributions forcées nuisent par définition à notre liberté de disposer du fruit de notre travail et donc à notre droit de propriété. Pour en savoir plus sur les réformes fiscales à mener, ce rapport de l’IREF propose une piste concrète et ambitieuse.
L’indice des libertés humaines égratigne aussi la France sur son incapacité à faire respecter les droits de propriété et la liberté contractuelle. Cela correspond par exemple à la surprotection légale des locataires qui empêche les propriétaires de les expulser en cas de loyer impayé ou à la difficulté de licencier un salarié. Pour Tanja Porčnik, « l’État français pourrait tirer quelques leçons de la Suisse, notamment en ce qui concerne la corruption, l’indépendance judiciaire, l’impartialité des juges ou les réglementations. »
Le commerce international n’est pas en reste. Les barrières tarifaires, mais surtout non tarifaires font de la France un pays relativement protectionniste. Le libre-échange des capitaux est aussi très limité et réglementé dans notre pays.
Enfin, la réglementation a un impact considérable sur le niveau de liberté économique. Les normes obligatoires sur les activités industrielles et commerciales sont de véritables freins à la croissance. Mais c’est surtout la réglementation du marché du travail qui fait l’objet de la plus mauvaise note. La législation en matière de fixation des salaires, de licenciement et de négociation collective corporatiste contribue à créer du chômage de masse, à entraver la mobilité sociale des travailleurs, tout en altérant la compétitivité et la productivité des firmes françaises. Voir notre rapport complet à ce sujet avec nos propositions de réforme.Liberté économique et liberté individuelle sont intimement liées
Le classement des libertés humaines est bien entendu limité par son caractère théorique, par la nécessité de pondérer les différents éléments de l’évaluation et par la difficile définition de standards internationaux. Il présente néanmoins un intérêt pour comparer les situations entre les pays et montrer des tendances intéressantes. Nous comparons la situation de la France (située par un petit drapeau bleu-blanc-rouge) et la situation des autres États selon différents indicateurs.
La première analyse intéressante est de montrer le lien empirique entre liberté individuelle et liberté économique. Aucun pays ne peut avoir l’un sans l’autre. Pour l’économiste Milton Friedman, « l’accroissement de la liberté économique va de pair avec l’accroissement des libertés civiles et politiques » et non l’inverse[1]. En effet, pour le prix Nobel, le marché libre est un frein indispensable face au pouvoir politique coercitif. Concentrer pouvoir économique et politique dans la main d’une élite est le meilleur moyen d’aboutir au totalitarisme. Une réflexion qui fait sens au regard de la situation vénézuélienne de ces dernières années.Être libre, c’est aussi être riche
Le second point essentiel est que la liberté humaine est fortement corrélée à des revenus élevés, à l’exception notable des pays assis sur la rente pétrolière. Être libre permet donc d’avoir des revenus confortables. Cela confirme notamment les travaux d’Hernando de Soto sur la pauvreté. Suite à ses observations du marché noir dans les pays du tiers-monde, il montre que reconnaître formellement le droit de propriété et la liberté contractuelle est indispensable pour éliminer la misère et permettre à tous de participer et de bénéficier du système productif.
Une leçon que le gouvernement français pourrait appliquer pour libérer la création de richesse et nous permettre d’atteindre les revenus moyens de nos voisins les plus riches d’Europe…
Laurent Pahpy – IREF