Nous n’oublierons jamais que des gens comme Kamel Daoud et d’autres ont soutenu la dictature des généraux et leur coup d’état militaire. Qu’ils ne viennent pas aujourd’hui nous donner des leçons de démocratie et de justice !
Kamel Daoud qualifie Bouteflika de criminel et d’assassin et demande à ce qu’il soit jugé avant de mourir.
L’écrivain et chroniqueur algérien Kamel Daoud s’est exprimé, le lundi 3 juin, sur la situation politique en Algérie. Il a évoqué le triste sort des détenus d’opinion et des prisonniers politiques, notamment après la mort en prison de l’activiste Kamel-Eddine Fekhar.
Kamel Daoud estime que le président déchu Abdelaziz Bouteflika doit être jugé et condamné avant de mourir, pour rendre compte de ses actes.
Dans une déclaration rendue publique le lundi 3 juin, le journaliste algérien fait référence avec émotion à « ceux qui sont morts dans ce pays à cause de Bouteflika et des siens, les photos des détenus en pleurs après leur libération, les scènes insoutenables de ces Algériens emprisonnés juste pour avoir dit non à Bouteflika, incarcérés pour “outrage” à son excellence ».
Kamel Daoud va jusqu’à qualifier le président déchu Abdelaziz Bouteflika de « criminel » et d’« assassin » qui doit être jugé. Il estime qu’il ne faut pas fermer les yeux sur une gouvernance de forfaiture et sur vingt ans de corruption, de pillage, de vol, de mensonge, de meurtres, d’arbitraire et de saccages. Il assène :« Je me dis que je ne dois jamais oublier que cet homme, Bouteflika, est un criminel. Un assassin qui doit être jugé. Un meurtrier qui ne doit mériter ni pardon ni pitié. Il a fait tant de mal. Brisé tant de vies. Il doit être jugé. Avant de mourir. Payer. Lui, son frère et ses hommes de main. »
Au début du mouvement populaire, Kamel Daoud s’était déjà attaqué virulemment à Bouteflika et au pouvoir algérien, faisant le lien entre le président algérien et les dictateurs d’autres pays arabes à l’image de Mouammar Kadhafi et Bachar el-Assad.
Rappelons aussi que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a demandé aux autorités judiciaires de convoquer et de juger Abdelaziz Bouteflika. Dans une déclaration rendue publique le 25 mai, le RCD avait appelé à ce que l’ex-président de la République soit entendu par la justice.
Photo d’illustration : montage photo : Kamel Daoud et Abdelaziz Bouteflika
6 juin 2019