La question à poser est très simple : pourquoi ne parle-t-on jamais des innombrables génies algériens – ou même tunisiens, marocains… – comme le professeur Karim Boudjema, un des 10 meilleurs spécialistes de la greffe de foie au monde ?! Pourquoi, systématiquement, on en fait des tonnes lorsqu’un Franco-Algérien fait des bêtises alors qu’on ne parle jamais de ceux qui font fonctionner l’hôpital public français par exemple ?! La réponse est très simple : il est question ici d’une manipulation grossière, d’une volonté de créer le chaos en diabolisant systématiquement les Maghrébins et l’islam car des personnalités comme le professeur Karim Boudjema, il en existe des dizaines de milliers en France, n’en déplaise aux agents subversifs.
Chef du service de chirurgie hépatobiliaire et digestive du CHU Pontchaillou, le professeur Karim Boudjema est un des grands spécialistes mondiaux de la transplantation hépatique.
Il en a déjà réalisé plus de 1 000. Un homme passionné par son métier mais aussi un extraordinaire transmetteur de savoir.
2 h 30 du matin. Karim Boudjema masse délicatement le foie qu’il vient de greffer dans le ventre de son patient. « À chaque fois je suis émerveillé de voir cet organe reprendre vie dès qu’on le revascularise. Il y a un côté magique », explique-t-il.
Un émerveillement que les 1 000 greffes qu’il a déjà réalisées n’ont jamais entamé. Un foie qui revit et un patient de 57 ans, condamné à très court terne sans cette opération, qui a gagné une espérance de vie beaucoup plus longue.Une référence mondiale qui reste modeste
Chef du service de chirurgie hépatobiliaire et digestive du CHU de Rennes, Karim Boudjema, « 59 ans déjà », comme il le dit, est une référence internationale dans son domaine. Moins d’une dizaine de chirurgiens dans le monde ont son expertise et son talent. C’est aussi lui qui a mis au point, première mondiale, la greffe auxiliaire du foie.
Et pourtant, il reste un homme modeste et d’une rare simplicité avec de grands idéaux humanitaires. Exigeant dans son métier mais très accessible. Des cheveux blancs, une grande stature longiligne et un regard qui semble toujours porter loin. Sauver des vies est son quotidien.
« Souvent, le patient ne survivait pas »
Karim Boudjema voit le jour à Taher, petite ville de Kabylie (Algérie). Son père est médecin, son grand-père ouvrier.
En 1973, le jeune homme traverse la Méditerranée pour faire ses études de médecine en France, à Paris, puis son internat en chirurgie, à Strasbourg. « Une école à laquelle je dois beaucoup et qui est pour moi l’une des plus grandes écoles de chirurgie européenne. »
Là, auprès de ses maîtres, il se passionne pour les greffes du foie. « Je me rappelle des premières que j’ai réalisées. À l’époque, elles pouvaient durer plus de douze heures, voire 18 heures. Souvent, le patient ne survivait pas. »
Puis, en 1998, il fait le choix du CHU de Rennes qui cherchait à développer l’activité hépatique. Il se révèle à la hauteur… Et bien plus que ça encore. « Aujourd’hui, on réalise une greffe en moins de quatre heures. Et ça marche quasiment à tous les coups. » Pourquoi ? « Le progrès du matériel, de nos techniques, de la réanimation… »Candidat aux municipales de 2008
À son actif, déjà plus de 1000 greffes. | Joël Le Gall
Une fierté pour cet homme dont l’une des plus grandes satisfactions est aussi de transmettre son savoir. Aux étudiants, en fac de médecine, mais aussi à ses collègues…
Photo d’illustration : Le professeur Karim Boudjema. | Joël Le Gall