Cette énième attaque contre un lieu de prière chiite, survenue de surcroît en plein mois de Ramadan et un vendredi — jour de grande affluence — vise à exacerber les tensions entre les deux communautés et à accentuer la fracture sociale, au grand bonheur des ennemis de l’islam ; car, à quelque branche de l’islam qu’ils puissent appartenir, les peuples musulmans ont toujours vécu leur foi dans la paix et la fraternité, ce qui les rassemble étant autrement plus dense qui ce qui pourrait les séparer. L’histoire ancienne et récente témoigne de cette vérité et les deux communautés observent les mêmes enseignements religieux et pratiquent le même dogme : profession de foi attestant l’unicité de Dieu (Allah 3azza wa Jella) et la prophétie de Mohamed (PBSL), les cinq prières canoniques, la zakat, l’observance du jeûne de Ramadan et le pèlerinage à la Mecque pour ceux qui en ont les moyens (physiques et matériels).
La survenue de cet attentat concomitamment avec ceux de Tunisie et de France, en Isère, ne peut que répondre à un plan global visant à diaboliser l’islam et les musulmans. En plus de freiner le développement du monde islamique, cette stratégie vise à moyen terme à recomposer la région moyen-orientale selon un schéma préalablement établi, garantissant à l’Amérique impériale et à ses affidés la mainmise totale sur les ressources du sous-sol et une présence effective (militaire) dans cette région hautement stratégique.
Un proverbe kabyle s’applique parfaitement à cette situation, sachant que la responsabilité incombe en premier lieu aux dirigeants de ces pays. Un enfant est allé se plaindre à son père en lui disant : » ô mon père, ils nous ont frappés ». Le père répondit : » Oui mon fils, ils nous ont démasqués » (sous-entendu, ils ont repéré nos faiblesses, notre désunion…) [a vava wethnagh – ammi a3qelnagh]
Tant que les musulmans resteront divisés pour des motifs le plus souvent mesquins et futiles, ils auront à subir les pires humiliations.
Le kamikaze, «un jeune, d’une vingtaine d’années», s’est fait exploser, ce vendredi, dans ce lieu de culte chiite, à Koweit City. Plus de deux cents personnes ont été blessées. L’attaque a eu lieu pendant la grande prière. Un kamikaze a fait sauter ce vendredi la charge qu’il portait sur lui à l’intérieur de la mosquée Imam al Sadek, dans le quartier de Saouaber de la capitale koweïtienne Koweit City, où 2000 fidèles chiites étaient rassemblés. L’attentat anti-chiite revendiqué par le groupe État islamique (EI) a fait 25 morts, selon un nouveau bilan fourni par le ministère de l’Intérieur. Deux cent deux autres personnes au moins ont été blessées. Un député koweïtien, Khalil al Salih, qui se trouvait dans la mosquée bondée au moment de l’attaque, a raconté que les fidèles étaient prosternés lorsque le kamikaze est entré et a déclenché sa charge. Le plafond s’est effondré, des murs se sont écroulés. «C’était un jeune, d’une vingtaine d’années, je l’ai vu de mes propres yeux», a-t-il dit. «L’explosion a été vraiment violente», a-t-il ajouté.
Le ministre koweïtien de la Justice, Yaqoub Al Sanea, a condamné cet «attentat terroriste» qui «menace la sécurité du pays et vise à nuire à son unité». «Le Koweït demeurera une oasis de paix pour toutes les classes de la société et tous les groupes religieux. Le gouvernement prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des mosquées et des lieux de prière», a-t-il déclaré.
Le premier attentat de Daech au Koweït
Dans un communiqué, la «Province de Najd», qui s’est récemment manifestée comme la branche saoudienne de l’EI, affirme que le kamikaze, Abou Souleiman al-Muwahhid, a perpétré l’attentat contre une mosquée qui «répandait l’enseignement chiite parmi la population sunnite». C’est le premier attentat suicide contre une mosquée chiite dans ce petit État pétrolier du Golfe. Daech a déjà visé deux fois des mosquées chiites en Arabie saoudite. Mardi dernier, l’EI a exhorté ses partisans à intensifier les attaques durant le mois du ramadan contre les chrétiens, les chiites et les sunnites qui refusent de soutenir le «djihad». Cet attentat intervient alors qu’un chef d’entreprise est mort décapité dans une attaque djihadiste contre un site industriel français sensible près de Lyon, qu’une attaque à Sousse, en Tunisie, a tué au moins 28 personnes, et qu’en Somalie, des dizaines de soldats ont été tués par les islamistes chebab.