Cette superposition d’agences sanitaires aussi inefficaces que coûteuses nous a démontré qu’il faut s’en débarrasser au plus vite afin de laisser plus de liberté aux médecins et arrêter ce système policier absurde !
« C’est la particularité française, et pour certains sa faiblesse : on crée des structures sanitaires hors ministère, mais elles restent dépendantes des autorités politiques.
Leur directeur doit ainsi gérer des rapports au quotidien, parfois compliqués, avec la ministre et son cabinet. Et cela dans un contexte de grande méfiance de la société vis-à-vis de la parole publique. La nouvelle agence Santé publique France court ainsi le risque d’être surtout… France. »[1]
« La bureaucratie est dangereuse pour la liberté. Max Weber affirme qu’elle l’est à deux points de vue : elle nuit d’une part à la liberté individuelle en rendant la vie individuelle de plus en plus dépendante et en limitant la marge d’autonomie des individus ; elle réduit d’autre part la liberté politique en accroissant le rôle politique des fonctionnaires au détriment de celui des dirigeants politiques. Dans cette seconde perspective, la bureaucratie apparaît comme un instrument de domination tendant à devenir une instance de pouvoir autonome, à tel point que l’idée se répand, selon laquelle le « pouvoir réel » se trouverait entre les mains de la bureaucratie. Il est dès lors nécessaire de réintroduire un rapport approprié entre les bureaucrates et les hommes politiques. « Les hommes politiques, écrit Max Weber, doivent constituer un contrepoids contre la domination de l’appareil administratif d’État » (Économie et Société) [1]
Dans un premier volet sur la bureaucratie du système de santé, nous avons décrit les instances centralisées de l’administration de la santé en France. Elles constituent déjà un écheveau impressionnant, mais celui-ci est complété par les nombreuses agences, observatoires dépendant du ministère, décrits comme indépendants, mais dont les financements et les nominations relèvent du ministère. […]
20 juin 2018