La situation est véritablement catastrophique et pourtant les Macron, Le Maire, Castex, Botul… poussent à la guerre contre un pays 100 fois mieux équipé que la France ! C’est totalement SUICIDAIRE ! La France n’a pas une semaine de stock en munitions !
La guerre en Ukraine rend le sujet âprement d’actualité.
La préparation de la France aux conflits dits de “haute intensité”, ou plus simplement aux affrontements plus durs et à plus grande échelle, a été l’objet d’un rapport parlementaire publié le 22 février. Spoiler: la France n’est pas prête.
Avec “le souci constant d’éviter de contribuer à une course aux armements délétère”, ses rapporteurs, le député LR Jean-Louis Thiériot et la députée LREM Patricia Mirallès, y analysent la possibilité que survienne un conflit de grande ampleur. “Bien que ténue, cette probabilité augmente”, soulignent-ils, après 57 auditions et 6 mois de travail.
“Ce qui se produit en Ukraine renforce notre jugement, a estimé Patricia Mirallès (LREM) lors de la présentation du rapport en commission. La haute intensité est une hypothèse crédible et nous devons nous y préparer, car le meilleur moyen d’éviter la guerre est de s’y préparer.”
« Un risque d’affrontement entre grandes puissances »
Pas besoin d’une “guerre totale” ou d’une troisième guerre mondiale pour parler de “haute intensité”. Selon les députés, “un dérapage, une erreur d’appréciation, ou des pratiques dissimulées” pourraient conduire à des conflits militaires d’ampleur. Même si la dissuasion nucléaire et les alliances prémunissent théoriquement la France d’une escalade. Théoriquement.
“Depuis la guerre du Donbass et celle du Haut-Karabakh, les nations occidentales se préparent à vivre des conflits plus durs après des décennies de combat asymétrique. C’est dans ce contexte que la notion de haute intensité a fait son retour dans le discours des autorités militaires”, écrivent les rapporteurs.
Les hypothèses d’engagement majeur prévoient par exemple un délai de 6 mois pour se préparer à un conflit de ce type. “On n’aura pas 6 mois”, prévient Jean-Louis Thiériot.
En 2021, le ministère des Armées évoque pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide un risque d’affrontement entre grandes puissances.
“En 2021, le ministère des Armées évoque pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide un risque d’affrontement entre grandes puissances” peut-on lire. Un affrontement qui pourrait prendre des formes multiples.
Tournée depuis 30 ans vers le maintien de la paix et la lutte anti-terroriste, la France doit-elle réorienter sa stratégie militaire? Aujourd’hui, elle reste “une puissance militaire crédible, rassure-t-on. La sophistication de notre modèle d’armée échantillonnaire a jusqu’alors bien fonctionné.”
Mais “le rattrapage technologique de certains pays” comme la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie ou la Turquie a débouché, selon les députés, sur “un retour de la compétition militaire tandis que d’autres puissances misent sur des capacités plus rustiques pour gagner de la masse”.
“Face à des nuées de drones à un millier d’euros, est-il intelligent d’utiliser des missiles qui coûtent entre un et deux millions d’euros la pièce?” interroge le rapport. Pour contrebalancer, il préconise un effort financier conséquent, sans pour autant bouleverser notre modèle d’armée actuel.
« Munitions : en une semaine, on est à poil »
Un effort qui pourrait se concentrer sur certains aspects précis. Selon le député LR, qui s’occupe aussi de la partie « Défense » du programme de Valérie Pécresse, la France fait face, par exemple, à un problème de stock de munitions.
“Que ce soit des munitions simples ou complexes, au bout d’une semaine on est à poil, affirmait-il la semaine dernière lors d’un entretien avec l’association des journalistes de presse (AJD). Il manque 6 à 7 milliards d’euros pour remettre les stocks d’équerre.”
Autre point souligné par les rapporteurs: le manque d’entraînement des soldats, toutes armées confondues. “Pour l’armée de Terre on est à 64% par rapport à l’optimum pour avoir un entraînement qui permettrait d’avoir nos forces au top niveau”, regrette Jean-Louis Thiériot.
« L’armée de l’Air n’aurait plus d’avions en 10 jours »
Concernant l’Armée de l’Air, s’ils se félicitent des récentes ventes de Rafale à l’export, les rapporteurs soulignent qu’elles mettent néanmoins la France dans une position “tendue”.
Selon l’ancien commandant des Forces aériennes stratégiques (FAS) Bruno Maigret, cité dans le rapport, “dans un conflit de haute intensité, avec un taux d’attrition (ndlr: signifie la perte de pilotes, les tués et les blessés au combat, les disparus en mer, les destructions d’appareils, l’épuisement des stocks et des ressources) proche de celui des Malouines en 1982 (8%), l’armée de l’Air n’aurait plus d’avions en 10 jours et vraisemblablement plus de missiles au bout de deux jours.”
La synthèse préconise, entre autres, d’augmenter le nombre d’avions de chasse et de frégates “de premier rang”, ainsi que de développer la robotisation dans les forces terrestres. Les députés recommandent aussi de lancer une mission d’information parlementaire sur la guerre d’influence ou guerre cognitive.
Le nerf de la guerre
Sur ce sujet, plus que de coutume, le nerf de la guerre, le rappellent les parlementaires, est bien l’argent. Le rapport conseille de respecter, au minimum, les hausses budgétaires annuelles (les marches) de 3 milliards d’euros, prévues par la Loi de programmation militaire (LPM) jusqu’en 2025, quel que soit le nouveau gouvernement au pouvoir.
Pour rappel, la LPM 2019-2025, c’est 295 milliards d’euros investis, sur 7 ans. “Le plus dur est devant nous. Avec un budget qui atteindra 50 milliards d’euros en 2025, cela représente, au doigt mouillé, un effort à hauteur de 2,5 % du produit intérieur brut (PIB)”, indique Jean-Louis Thiériot.
Photo d’illustration : Un hélicoptère NH90 transporte le président français Emmanuel Macron, la ministre des Armées Florence Parly et le général Jean-Pierre Bosser, chef d’état-major de l’armée de terre (CEMAT), lors d’un exercice militaire au-dessus du camp militaire de Suippes, près de Reims, en France, le 1er mars 2018. REUTERS/Yoan Valat/Pool
Lucie Hennequin
24 février 2022