Comment est-il possible de laisser faire de telles choses qui ne sont rien d’autre que du sabotage pur et simple de toute la filière médicale ? Cette réforme permettra de sélectionner les plus mauvais, permettra également d’éliminer les meilleurs en les remplaçant par les premiers, il suffira de poser une question stupide à l’oral dont la note compte pour 3/4. Ce n’est pas nouveau, les QCM ont déjà causé beaucoup de tort mais là, les dirigeants et les autorités administratives universitaires veulent aller encore plus loin dans la destruction. Nous vous conseillons de lire l’article ci-dessous pour comprendre à quel point ils sont devenus fous.
Après avoir obtenu gain de cause auprès du Conseil d’État en s’opposant à la réforme des études de médecine, Frédéric Bamas, père de l’une des étudiantes et le Collectif PASS 2020-21 Université de Paris demandent la réintégration de 48 étudiants en médecine qui s’estiment injustement lésés par la réforme.
À l’Université de Paris, on atteint le summum de l’absurdité : deux oraux arbitraires et improvisés de 10 mn, sans rapport avec un cursus médical, comptent pour 72 % de la note finale d’un étudiant en médecine, annihilant 15 heures d’examens écrits évaluant des milliers d’heures de travail sur 12 matières, qui eux, ne représentent que 28 % de cette même note.
Le Président de la République a voulu nous faire rêver, mais la réalité «c’est qu’il a volé nos rêves et fait de cette réforme un enfer». Il avait annoncé la fin d’un système absurde, celui du numerus clausus qui en médecine «élimine précocement 85% d’étudiants excellents et motivés et conduit à l’expatriation dans les pays voisins, puis, ensuite, à l’embauche de médecins formés à l’étranger pour combler notre propre pénurie». Il avait annoncé vouloir que la France «redevienne la nation de l’excellence scientifique, du savoir, et de la connaissance».
Cette réforme des études de santé s’avère catastrophique et ne fait qu’aggraver la situation, quoi qu’en dise la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Mme Frédérique Vidal, qui refuse tout dialogue et se réfugie dans le déni. Cette réforme met en danger la formation de nos futurs médecins avec une sélection absurde et pousse les étudiants à l’exil, c’est la double peine. Pendant ce temps, on recrute des médecins étrangers non francophones sur le Bon coin…
La palme revient à l’Université de Paris où l’oral compte pour 72 % contre 28 % pour les écrits !
Collectif PASS 2020-21 Université de Paris
La mise à mort d’une génération d’étudiants méritants sacrifiés sans possibilité de seconde chance.
Il s’agit d’un réel scandale que tout le monde fait semblant d’ignorer. Alors que chaque jour les médias constatent la pénurie de médecins, cette «brillante» réforme nous conduit à des aberrations majeures. Ainsi, dans la note finale d’admission en 2e année, 2 oraux de 10 minutes chacun comptent à égalité ou plus que 15 heures d’examens écrits. Vous avez bien lu ! D’un côté, 15 heures d’examens écrits (12 matières, 240h de cours) et de l’autre, 2 oraux de 10 min. (sans formation spécifique) qui comptent plus que les écrits. La palme revient à l’Université de Paris où l’oral compte pour 72 % contre 28 % pour les écrits !
Il n’y a plus de redoublement possible, les étudiants sont éjectés brutalement du cursus et réorientés vers des filières par défaut, avec quasi aucune chance de revenir en médecine, en dépit des mensonges éhontés du ministère qui promeut sa fameuse deuxième chance.
Avez-vous une idée des sujets de ces oraux qui permettent d’évaluer les compétences transversales des étudiants à l’Université de Paris ?
Voici un exemple de sujet délirant de l’épreuve de «mise en situation» de l’université de Paris : «Dans un musée, on voit une enseigne d’une ancienne chocolaterie du XVIIIe siècle avec un domestique noir qui sert sa maîtresse blanche. Le nom de la chocolaterie est “le nègre joyeux”. Qu’en pensez-vous?». Il s’agit pourtant bien d’un sujet censé évaluer si les étudiants «disposent des compétences nécessaires pour accéder aux formations de médecine», selon le décret.
À Paris, une organisation des oraux… sans organisation !
Les examinateurs des oraux n’ont pas été formés par l’université de Paris, ils n’ont jamais eu de réunion collective d’information, seul un vague document de 9 diapositives les informait du déroulé des épreuves. Il n’y a pas eu de péréquation des notes entre l’ensemble des jurys, les notes ne pouvaient être que 1, 7, 14 et 20, certains évaluaient un «bon oral» par des 20/20 quand d’autres évaluaient par des 14/20. Les examinateurs n’ont jamais eu connaissance de la pondération de l’oral et ne savaient pas qu’une note de 15/20 serait éliminatoire pour un étudiant ayant obtenu plus de 14/20 de moyenne générale aux 15 heures d’épreuves écrites.
C’est ainsi que 48 étudiants de l’Université de Paris ayant réussis leurs écrits ont été scandaleusement déclassés.
Face à la débâcle, aucune empathie de la présidente de l’Université de Paris, Madame Christine Clérici, ni de sa Ministre de tutelle Mme Frédérique Vidal, qui a préféré envoyer la police plutôt que de recevoir les étudiants en délégation.
Collectif PASS 2020-21 Université de Paris
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Photo d’illustration : En médecine à l’Université de Paris, deux oraux de 10 minutes comptent pour 72% de la note contre 28% pour 15 heures d’écrit. Jean-Christophe Marmara / Le Figaro
Frédéric Bamas
21 & 22 janvier 2022