On a déjà parlé ici de cette obscure affaire aux ramifications gravissimes puisqu’elle implique un réseau pédocriminel de notables ainsi que la franc-maçonnerie. C’est cette affaire qui fit dire au juge à Me Méry, l’avocat de la famille : « Maître, on ne peut rien faire dans ce dossier, il y a la franc-maçonnerie ! Qu’est-ce que vous voulez faire contre la franc-maçonnerie ? » ! Bref, rien de nouveau, un grand classique du complot qui finira nié, puisque protégé par les comploteurs eux-mêmes, bien installés dans la magistrature et la police.
À par ça, point de complot dans la ripoublique maçonnique, tout va bien et dormez tranquilles. En plus, il y a match ce soir contre le Portugal, c’est tellement plus important.
Rappel des faits en vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=F9zTp4B9J3k
Le corps de Jacques Heusèle, un notable d’Arras (Pas-de-Calais), a été retrouvé dans une rivière belge en janvier 2009. Sa veuve et ses fils, convaincus que l’enquête a été volontairement bâclée, viennent de porter plainte contre quatre policiers.
Nicole Heusèle et ses fils, Alban et Arnaud, ne désarment pas. Ils veulent savoir si leur mari et père, Jacques, s’est vraiment suicidé par noyade en novembre 2008, à 59 ans, comme l’affirme la justice. Ou s’il a été assassiné, comme eux en sont persuadés. L’instruction judiciaire ouverte en 2010 est close depuis le 25 janvier 2016. Mais les Heusèle ne sont pas satisfaits de l’enquête: trop de zones d’ombres, trop de pistes non explorées, jugent-ils. Leur avocat parisien, Me Joseph Breham, vient donc de déposer, en leur nom, une plainte avec constitution de partie civile pour faux et usage de faux en écriture publique et obstacles à la manifestation de la vérité auprès du tribunal de grande instance de Lille (Nord). Visés : les quatre policiers de Lille (Nord) et d’Arras (Pas-de-Calais) qui ont travaillé sur cette étrange affaire.
La double vie du notable
Le 17 novembre 2008, Jacques Heusèle, assureur à Arras et ancien président du Rotary local, part en rendez-vous à Valenciennes (Nord). Son épouse et ses fils l’attendent pour dîner, mais il ne rentre pas. Son corps, lesté d’un sac à dos contenant un haltère de 5 kilos, sera repêché trois mois plus tard dans la Sambre, en Belgique. Dossier vite classé : le notable, qui ne savait pas nager, se serait suicidé en se jetant à l’eau.
Au fil du temps, Nicole Heusèle et ses fils découvrent qu’ils ignoraient bien des choses: le “trou” dans la caisse de l’agence de Jacques ; les 17 agendas émaillés de prénoms de jeunes filles, parfois mineures ; les comptes bancaires secrets ; les escapades en Belgique et à Paris; les rendez-vous avec des responsables politiques arrageois qui coïncident avec le retrait de fortes sommes d’argent. Autant d’éléments transmis aux enquêteurs que ces derniers, estiment les Heusèle, n’ont pas exploités comme ils l’auraient dû.
Une ligne téléphonique secrète
Leur plainte dresse la longue liste des “dysfonctionnements et anomalies patentes” relevés par leur avocat dans le dossier pénal : auditions manquantes ; procès-verbaux apparemment modifiés; signatures que les personnes entendues ne reconnaissent pas comme les leurs; informations sur les comptes bancaires de la victime envolées ; éléments cruciaux passés sous silence, telles cette page d’agenda correspondant à la semaine au cours de laquelle Jacques Heusèle a disparu ou cette ligne de téléphone secrète installée dans son bureau ; analyse tronquée des trajets effectués par l’assureur sur les autoroutes de la région…
“Ce caractère systématique des suppressions ou omissions d’éléments cruciaux est révélateur d’une volonté de falsifier l’information, déplore Me Joseph Breham. L’enquête a été réalisée de manière à ce qu’il n’y ait aucun aboutissement, certains éléments déterminants ou à l’origine de nouvelles pistes d’investigation ayant été occultés par les fonctionnaires de police, en particulier concernant les liens de Jacques Heusèle avec le monde politique et l’existence d’un chantage lié à ses mœurs l’ayant poussé à détourner de l’argent.” Nicole, Alban et Arnaud Heusèle ont une […]
Anne Vidalie