L’élection du président Trump inquiète ou préoccupe pour la forme, selon nous, car une diplomatie secrète fondée sur les pressions, les menaces et la corruption, avec des fausses élites avides de places, caractérise les rapports israélo-palestiniens, l’Autorité Palestinienne, si ce mot a un sens, car elle ne gouverne pas, administre seulement ou surveille une prison, étant composée de gens qui ne veulent entendre parler, comme d’une panacée, d’un remède universel à leurs maux, que de la reconnaissance de deux États, ce qui légitime la spoliation de 1948, alors que le peuple réclame le retour dans tous ses foyers. Toute solution politique est à cet égard impossible, car le Judentum, comme disent bien la langue allemande et le yid-dish ou judéo-allemand, est à la fois la croyance et la population, et que le dogme trop matériel répandu de la mère des deux religions implique le postulat de Jérusalem comme capitale ancestrale de tous les juifs, puissance mondiale et non pas, comme le bon sens devrait l’imposer ville composée de deux peuples hétérogènes ; nous avons cité souvent ce propos du Père jésuite de lignée israélite, Francisco Suarez qui est une autorité scolastique du siècle d’or espagnol au temps de l’unification de la péninsule ibérique, que Jérusalem serait, écrit-il dans son commentaire latin de l’Apocalypse, nonmetaphorice, sed positive, positivement donc, le siège du pouvoir ou rayonnement de l’Antéchrist, qui est par essence, mondial, global ! Que le pouvoir politique revendiquant cette ville comme expression d’un peuple disséminé dans le monde se soit exprimé lors de la proclamation de l’État par Ben Gourion (lequel, dans une lettre française de fin 1967, corrigeait son correspondant De Gaulle lui reconnaissant ou concédant que les juifs avaient été élus par Dieu, en ironisant sur le point que c’était au contraire, son peuple qui l’avait choisi, tout comme les Grecs avaient inventé ou découvert la géométrie!) lequel désignait Jérusalem comme capitale de tous les juifs dans le monde. Il découle de là que reconnaître diplomatiquement l’existence de l’État d’Israël est, par le fait même, admettre implicitement ce point de droit, cette réclamation du judaïsme, au sens de Judentum.
L’on peut, pour des raisons réelles,que les philosophes nomment le sens commun, refuser pareille logique, écarter ces déductions qui supposent ce qu’elles ont à prouver, et se méfier de l’utilité de ses applications, mais toute théologie, vraie ou fausse, raisonne bien ou mal, mais tourne comme l’ âne autour d’un piquet, car un fois le pieu enfoncé, il ne reste qu’à occuper l’espace qu’il autorise.
Les politiciens palestiniens se sont laissé enfermer dans le piège, datant des années 60-70 de la Palestine comme État ou nation indépendante, alors que l’occupation militaire anglo-sioniste sans laquelle il n’y aurait pas eu cet État juif annoncé par Herzl et proposé par Staline — tous ces deux noms sont inventés, des faux noms ou pseudonymes — en 1947 aux Nations Unies, avait brisé l’union de la population avec la mère patrie ou matrie, si l’on préfère libano-syrienne. Il en résulte que les Gazaouis sont, comme le reste du pays sous une occupation ou domination mondialiste, puisque le ressort du sionisme n’est pas national ou politique, mais international et économique. Ce pays est une gare, où l’on descend, mais surtout d’où l’on repart bientôt, comme un courrier parvient à la poste pour être ensuite distribué !
Or l’offre de deux États n’a de sens que si un traité de paix, non pas un armistice ou des accords de vie provisoires, mais une perspective de communauté à long terme, est signé ; y prétendre, en réalité, est impossible car admettre un droit de vivre, comme on dit, à l’État voisin est reconnaître ses principes, et donc abandonner le statut de réfugié, se considérer soi-même comme un occupant illégitime de lieux saints, locataire à la rigueur pour payer un loyer, mais jamais propriétaire !
Il reste donc le refus du fait accompli, mais cela implique tout abandon de visées de coexistence politique, en attendant que les utopistes qui prennent la Bible pour un livre de géographie, alors qu’il a peine, comme un chanteur poussant trop haut sa note, à maintenir une morale plus de quelques paragraphes, sans sombrer dans les peintures de crimes causés par l’envie et le libertinage, trouvent que cette reconstruction d’un passé incertain entraîne plus de troubles que de profits. Alors, ceux même qui, naguère, comme nous l’avons rapporté, font mine de croire à un exode de l’Europe-Égypte (en taisant que dans cette histoire, les trois quarts, selon, la tradition rabbinique, ne suivirent pas Moïse et restèrent chez eux, sans emprunter la vaisselle et les nécessaires de leurs voisins, ce qui faisait dire à Schopenhauer que les Égyptiens voulaient courir récupérer les biens et non les hommes !) nombre de ceux qui ont fait leur retour en terre ancestrale reviennent au pays de la Chancelière Merkel assurés d’être les bénéficiaires de la Wilkommenkultur ou culture de la bienvenue ayant remplacé les termes difficiles à entendre, à des peuples non métaphysiciens, du Sermon sur la Montagne ou de son analogue de Bénarès !
La question des deux États serait-elle donc une voie sans issue, un rêve de fonctionnaires internationaux ? Mais, alors les Palestiniens seraient sans patrie, des heimatlosen pour le dire dans la langue de ceux qui sont condamnés à livrer des sous-marins en réparation de crimes ancestraux financièrement estimés qui servira à en commettre d’autres ! Non, ils ont une patrie, dont la capitale a toujours été et restera Damas que tous les diables veulent prendre au lion du lieu aussi énergique que celui représenté par les peintres et graveurs auprès d’Ali !
Pierre Dortiguier