À la chute de la première dynastie babylonienne, de lignée caïnite, c’est-à-dire israélite (Israël n’étant pas Jacob mais Caïn lui-même), ces israélites, ou une partie d’entre eux, s’exilèrent en Égypte, et laissèrent le pouvoir babylonien aux envahisseurs kassites. L’influence caïnite sur les mythes égyptiens fut marquante. Et comme dans la mythologie sumérienne, la lignée maudite de Caïn-Israël fit en sorte que celui-ci ait le beau rôle sous la plume des scribes.
Ainsi chez les Sumériens, Caïn, sous le nom d’Enki, est un dieu sage et magnanime (dont le temple à Eridu était quand même appelé “la maison d’Apsû”, le dieu des eaux souterraines, Satan… ), et Abel, sous le nom d’Enlil, est colérique et implacable. En Égypte, on découvre Caïn sous le nom d’Osiris et Abel sous celui de Seth, Caïn-Osiris étant le frère aîné de Seth-Abel. En étudiant la mythologie égyptienne, l’influence caïnite falsificatrice apparaît clairement. En effet, dans les plus anciens mythes, Seth combat le Serpent Apophis (Satan). Les plus anciens mythes restent les plus fidèles aux faits d’alors ; dans la version ancienne du mythe grec d’Iphigénie, par exemple, celle-ci est sacrifiée par son père Agamemnon pour que les dieux lui soient favorables vers Troie, alors que dans sa version tardive, celle-ci est épargnée… Dans le cas de Seth, le mythe s’est tellement transformé que Seth est devenu Apophis lui-même !!! Les scribes ont dû être terriblement menacés par les israélites pour que Seth soit transformé en son exact contraire ! Seth deviendra ainsi le Mal, le Méchant qui tuera son frère Osiris !!! Faisant ainsi passer Seth pour le meurtrier Caïn, et Osiris pour Abel-le-juste. Exactement comme l’enfant palestinien qui, broyé sous les chars d’assaut israéliens, devient par la propagande médiatique, le bourreau de l’armée coloniale israélienne ! Mais cette falsification ne résiste pas à une étude minutieuse de ces personnages. Effectivement, comme chez les Sumériens, et comme dans la Bible, Caïn-Enki-Osiris est le fondateur de l’agriculture, le premier bâtisseur de ville, l’esprit ingénieux attaché à la vie terrestre, le rusé attaché à la vie matérielle, le magicien. Et Abel-Enlil-Seth est comme chez les Sumériens et dans la Bible, un homme juste, à la justice inébranlable, détaché de la vie matérielle et attaché à la justice divine, au Dieu unique. Les mythes anciens égyptiens qui conservaient la trace du Dieu unique, c’est-à-dire le message d’Abel-Seth, furent pervertis, jusqu’à ce qu’un grand prêtre égyptien du nom d’Imhotep restaurât le culte du Dieu unique, en particulier à Memphis et à Heliopolis, là où Platon étudia la métaphysique durant plusieurs années. Imhotep présente d’ailleurs des similitudes troublantes avec Joseph, le prophète biblique et coranique : comme lui il apporta la prospérité à l’Égypte, comme lui il fut vizir du roi égyptien d’alors, et comme dans son histoire, il est question dans la sienne de sept années de vaches maigres…
À l’époque où Platon étudiait la cosmogonie et les mythes égyptiens, ceux-ci étaient, malgré l’enseignement ancien d’Imhotep, infectés par l’idéologie issue de Caïn-Israël : ils disposaient que du chaos primordial incréé et éternel sont nés tous les dieux et tout l’univers. Chez les Égyptiens, ce chaos primordial s’appelait Noun, le dieu Noun, l’océan primordial ténébreux abyssal incréé éternel. On retrouve cette conception caïnite jusque dans la Bible ; en effet dans la Genèse, Dieu ne crée pas les eaux sur lesquelles passe son souffle, et ces eaux ténébreuses existent avant que la lumière soit, et avant toute action divine. Il n’y a donc pas de création ex-nihilo dans la Genèse puisque les choses ne sont pas créées à partir de rien mais à partir des eaux ténébreuses incréées de la matière indifférenciée. Tout autre est la conception musulmane non-infectée de caïnisme, conception coranique où tout procède de la nature divine, de Dieu, et où tout retourne à Lui ; précisons encore que cette dernière conception confirme les théories scientifiques actuelles du big-bang, du big-crunch et de l’expansion de l’univers… théories qui ne renoncent pas pour autant à un athéisme de principe… En islam, le chaos ténébreux n’est pas incréé, le chaos n’est que la conséquence du mal engendré par les créatures (créées par Dieu), et engendré en premier lieu par la déchéance de Lucifer-Satan. Ce n’est pas Dieu qui a créé le gouffre, le vide, en se “contractant”, comme le prétendent les kabbalistes d’inspiration caïnite (dans leur fameux tsim-tsoum !). C’est précisément la déchéance, l’exil de Lucifer-Satan chassé par Dieu qui a entraîné cette béance ténébreuse.
Poser le chaos primordial comme incréé, c’est donc poser Satan comme incréé, et précédant la création divine. Cette conception caïnite influença jusqu’à Platon chez qui la création divine se fait à partir de la chôra, la matière indifférenciée, le chaos incréé et éternel. La science moderne questionne encore le big-bang et revient à une conception du chaos incréé et éternel, passant par des phases éternelles d’effondrement, de condensation et de dilatation. Les scientifiques ne comprendront jamais que le chaos a une origine morale, précisément une déchéance morale. L’explication de l’origine du chaos n’est pas scientifique mais morale. Et le moyen de sortir du chaos, du gouffre sans fond de la matière, n’est pas non plus scientifique mais moral. Platon ne l’avait pas compris, même s’il n’excluait pas la dimension morale. Et toute la science moderne est fondée sur cette incompréhension. Croire qu’il n’y a que la science exclusive, excluant toute morale, qui peut nous sauver du chaos, voilà en quoi consiste l’aveuglement caïnite, le credo franc-maçonnique qui, au contraire, enfonce plus que jamais aujourd’hui l’humanité dans les ténèbres du chaos, en tentant désespérément de comprendre celui-ci rationnellement. Satan a réussi à faire tomber l’humanité avec lui dans le gouffre, a réussi à perdre l’humanité moderne en la persuadant qu’elle peut comprendre ce gouffre rationnellement, qu’elle peut comprendre Satan rationnellement, et que c’est là son seul salut ! La science exclusive triomphante est la religion du gouffre, le terme du crépuscule de l’humanité et de son ennemi.