L’État se rend-il compte qu’il est en train de susciter la formation de bataillons entiers de #GiletsJaunes pour la rentrée, au vu de l’explosion des taxes et du coût de la vie en général. Il faut dire qu’une augmentation de plus de 130 % de la taxe foncière est une véritable déclaration de guerre, d’autant qu’elle ne correspond à aucune réalité économique et que les services offerts en retour son inexistants ! Vu l’énorme crise à venir et ces explosions de taxes, il n’est pas compliqué de deviner comment finira cette histoire…
La facture devra être réglée vers la mi-octobre.
Mais déjà, dans le courant de l’été, des dizaines de milliers de propriétaires ont reçu un email ou un courrier du fisc leur annonçant la mauvaise nouvelle : leur taxe foncière 2019 va augmenter très nettement par rapport à l’année précédente.
Pendant l’année, le fisc a revu la valeur locative de leur logement, qui permet de calculer les impôts locaux, dont la taxe foncière. Fixées en 1970, ces valeurs locatives sont revues au compte-gouttes par l’administration fiscale.
« Un coup de force de l’administration fiscale »
Dans les locaux de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), où les appels des adhérents se multiplient ces dernières semaines, on assure que l’ampleur du phénomène est particulièrement marquée cette année. « Nous recevons beaucoup plus d’appels et de courriers que les autres années, note Christophe Demerson, le président de l’UNPI. Certains propriétaires ne comprennent pas l’augmentation prévue car ils n’ont fait aucuns travaux depuis des années ! »
Pour Pierre Hautus, le directeur général de l’UNPI, il s’agit même d’un « coup de force de l’administration fiscale » dans certaines régions de France. En Isère et dans certains départements d’Auvergne, les hausses seraient particulièrement significatives, selon l’UNPI, allant parfois jusqu’à + 136 %.
À Bercy, on juge pourtant qu’il n’y a « rien d’extraordinaire cette année ». Du côté de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), on précise simplement qu’« il est procédé annuellement à la constatation des constructions nouvelles et des changements de consistance ou d’affectation des propriétés bâties et non bâties. La prise en compte de ces changements se traduit par une mise à jour, à la hausse comme à la baisse, des valeurs locatives cadastrales servant de base aux calculs des impôts directs locaux ».
134 000 locaux réévalués en 2017 et en 2018
Officiellement, les revalorisations des valeurs locatives dans certains départements n’ont pas été accélérées. « Elles ont lieu au cas par cas, à la demande du directeur départemental du centre des finances publiques », explique-t-on à Bercy, où l’on assure qu’il n’y a aucune consigne nationale.
Pierre Hautus, de l’Union nationale des propriétaires immobiliers, n’y croit pas et voit plutôt une « optimisation fiscale de l’administration au profit des collectivités locales ». D’après lui, « c’est une manière d’augmenter le rendement fiscal pour les élus locaux alors que la suppression de la taxe d’habitation se poursuit ».
Photo d’illustration : La hausse de la taxe foncière payée par certains propriétaires est due à la réévaluation par le fisc de la valeur locative du bien. LP/J.B.
Aurélie Lebelle
Le Parisien2 septembre 2019