Les milliards ne font pas de politique, il se cumulent et s’additionnent à l’infini. Comme le pétrole des Dech ou ses antiquités pillées, le fric n’a pas d’odeur en Occident puisque c’est une fin en soi, une raison de vivre.
La cimenterie du groupe français Lafarge à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, a payé des taxes à l’organisation État islamique entre 2013 et 2014, afin de continuer à fonctionner pendant la guerre. C’est ce que démontre une enquête publiée par Le Monde, mardi 21 juin. Inaugurée en 2010, la cimenterie de Jalabiya, dans le nord-est de la Syrie, était le fleuron du cimentier français au Proche-Orient. Mais l’année suivante, la guerre civile a éclaté. La direction de l’usine a cherché à la faire fonctionner le plus longtemps possible dans un environnement dangereux et instable.
- Financement indirect de l’organisation djihadiste
À partir de 2013, la présence de l’organisation État islamique (EI) dans la région a contraint la cimenterie à négocier des droits de passage aux checkpoints tenus par les djihadistes pour ses camions. Il a aussi fallu se fournir auprès des négociants en pétrole, dont les champs étaient tenus par l’EI. Pendant un peu plus d’un an, Lafarge a ainsi indirectement financé l’organisation djihadiste. Jusqu’à ce que l’EI s’empare du site le 19 septembre 2014 et que Lafarge cesse ses activités.
- L’usine abrite désormais les forces spéciales occidentales
À deux reprises, un intermédiaire a proposé au groupe français de relancer la cimenterie sous la protection de l’EI et en échange d’un partage des bénéfices. Sans succès. En février 2015, le site est pris par la milice kurde des YPG, soutenue par la coalition internationale contre l’EI. Désormais, la cimenterie désaffectée sert de […]
Le Monde