Nous n’allons pas nous exprimer concernant la multiplication par 100 de la dose de potassium des malades qui ont subi des arrêts cardiaques ! C’est à la justice d’enquêter et d’établir la vérité des faits. Ce qui est extrêmement inquiétant, c’est de voir que le système actuel peut permettre à un anesthésiste qui est accusé d’une trentaine d’empoisonnements meurtriers de continuer de travailler et au même moment exclure des milliers de soignants non-injectés à l’ARN messager ! C’est totalement ahurissant et cela démontre à quel point la société française s’est totalement effondrée.
Reste à savoir quel est le malade qui va accepter de se faire soigner par ce médecin ou quelle est la clinique qui va prendre le risque de l’embaucher ! Bien sûr, il est présumé innocent, c’est la moindre des choses, mais le risque est tellement énorme qu’on en a les mains qui tremblent. La mesure d’interdiction d’exercer est dans ce cas logique et saine, elle permet de protéger la société d’un risque majeur. S’il est déclaré coupable à l’issue de son procès, on aura laissé circuler tranquillement dans la société un serial killer redoutable ! Si c’est le cas contraire, la société pourra toujours l’indemniser et le réhabiliter. Entre-temps, le risque à prendre est énorme…
« C’est une décision très juridique et très humaine », a salué l’un des avocats de l’anesthésiste, Me Randall Schwerdorffer.
« On ne peut que s’en féliciter », a-t-il ajouté, soulignant que son client demeurait « présumé innocent ».
« L’interdiction d’exercer la médecine ne concerne que la spécialité de médecin anesthésiste » et ne porte pas « sur la globalité de l’exercice professionnel », a indiqué dans un communiqué la procureure générale de Besançon, Marie-Christine Tarrare. Le dernier mot quant à une éventuelle reprise de l’activité médicale hors anesthésie du Dr Péchier, frappé depuis le début de l’affaire d’une interdiction globale d’exercer, reviendra toutefois au conseil de l’Ordre des médecins, précise la magistrate, qui relaie l’arrêt rendu mercredi par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Besançon.
Dans son arrêt, la chambre de l’instruction a également « modifié le contrôle judiciaire auquel » Fréderic Péchier « est astreint depuis le 6 mars 2017 en supprimant l’interdiction de paraître » dans le Doubs, département où résident notamment ses enfants et où il pourra donc revenir, selon Mme Tarrare. Les autres modalités du contrôle judiciaire sont en revanche « maintenues », notamment l’obligation « de fixer sa résidence » dans la Vienne, où le Dr Péchier réside chez ses parents, précise-t-elle.
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Frédéric Péchier, 50 ans, est suspecté d’avoir pollué les poches de perfusion de patients pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit.
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S.B.
AFP
12 janvier 2023