Tout jeune, on s’interroge sur le bien et ses mirages, sur ce point je dois dire que je suis resté jeune. Mais évacuons d’emblée tout malentendu, il ne sera pas ici question des Mirage de Serge Dassault, ces avions de chasse qui ont apporté tant de démocratie en Afrique et au Moyen-Orient… Non, il sera question ici de cette certitude que l’on a de connaître le bien, sans pouvoir le définir pour autant, et pour cause, cette notion de bien est tellement relative qu’il y a autant de définition qu’il y a d’individus… Tolstoï, dans la même veine, faisait dire à Anna Karénine, “il y a autant de façons d’aimer qu’il y a de cœurs”.
Vouloir le bien, c’est louable. Agir pour le bien, c’est mieux. Faire le bien, c’est encore mieux. Mais le meilleur consiste à aimer le bien ; on n’aime souvent que notre bien, notre façon de désigner le bien et de le faire, parfois de manière sanglante… D’aucuns me diront que aimer le bien, cela relève de la naïveté, voire de l’idiotie… À ce moment, on pense bien-sûr à L’idiot, le grand roman de Dostoïevski, au fameux prince Mychkine. Après avoir lu L’idiot, Nietzsche envisagea le Christ lui-même comme idiot (Fragments posthumes, 1888, 15 [9]). Folle audace, on n’insulte pas le Christ impunément, en témoigne l’effondrement psychique de Nietzsche à la fin de sa vie, ce fut là son ultime métamorphose : il vécut les dix dernières années de sa vie comme un légume… apothéose de son orgueilleuse volonté de puissance… “Deviens ce que tu es”, qui disait Friedrich ; eh bien il devint un légume ! Dieu a décidément beaucoup d’humour.
Mais revenons au bien. “Le bruit fait peu de bien, le bien fait peu de bruit”, disait Saint François de Sales ; c’est vrai, voilà pourquoi Dieu est silencieux. Aimer le bien de manière désintéressée, voilà la voie mystique. La voie la plus courte vers l’Éternel. Le bien est souverain et éternel, Platon l’avait déjà compris. Quoique silencieux, le bien est toujours en acte, en actualité, et rien ne peut l’altérer, pas même Erdogan ! Figurez-vous que ce tyran veut maintenant restaurer la peine de mort pour se débarrasser des opposants politiques… ce qui serait drôle c’est qu’il soit assassiné le jour du référendum sur la peine de mort ! Dieu a tellement d’humour, tellement plus que Gaspard Proute.
Aujourd’hui, le bien semble avoir déserté l’humanité (en réalité c’est l’inverse, c’est l’humanité qui a déserté le bien, entraînée par les démons). On cherche le bien comme on chercherait de l’eau en plein Sahara. Et en guise d’eau, on trouve des mirages bruyants. Notre société moderne est envahie de mirages du bien. Le plus grand mirage du bien, le mirage des mirages étant évidemment l’argent. Cet argent tant espéré qui mène souvent au divorce… à la solitude… à la drogue… au suicide. C’est triste, l’espoir, l’espérance n’ont plus qu’une seule direction : le pognon ! Et qui détient le pognon détient aussi les nations, comme dirait un certain Rothschild… Pourquoi l’internationaliste Mélenchon ne nous dit pas quels sont les intérêts privés mondialistes anonymes qui détiennent quasiment toutes les banques centrales du monde ? La réponse est dans la question, les internationalistes sont les idiots utiles des mondialistes. Là pour le coup, on peut parler d’idiots. Internationalisme… mondialisme… double reflet d’un même mirage du bien, entraînant l’humanité vers le gouffre… pour le plus grand profit desdits intérêts privés.
Arrivé à ce point de ma réflexion, je ne suis toujours pas parvenu à définir le bien. Quelle est la bonne définition du bon ?… Quelle est la juste définition du juste ? Quelle est la vraie définition du vrai ? Quelle est la stable définition du stable ? Ou l’invariante définition de l’invariant ?… Le langage est un enfer silencieux. Le bien c’est ce qui nous sort de cet enfer, voilà la définition du bien ! Précisons quand même que le langage est un enfer silencieux chez le philosophe, et un enfer tonitruant à BFMTV, ou chez Laurent Ruquier. Est-ce que le bien vaincra ? J’ai mis longtemps à comprendre que le bien avait déjà vaincu, qu’il est vainqueur depuis toujours, et que ce que nous vivons n’est qu’une contestation de cette victoire, une vaine et sordide rébellion qui remonte à des millénaires…