Le bilan syrien
Le retrait partiel qu’il n’est pas possible d’estimer – car les chiffres nous resteront inconnus – des troupes de la Fédération de Russie de Syrie sont l’effet des négociations sur la survie de l’État syrien entre un agresseur qu’il est inutile de nommer et un peuple politiquement constitué et soumis à la corrosion des ambitieux ! Il est utile de rappeler que l’ébranlement de la Syrie n’a pas débuté en 2011, au printemps arabe, énorme mascarade ou piège à naïfs, destructeur de la Tunisie, de la Libye et qui faillit emporter l’Égypte, le tout au bénéfice de l’Arabie saoudite que chacun exècre en secret mais donne espoir à tous les cols révolutionnaires d’alimenter leur troupe. Cette ruine de Syrie et son déplacement de population ont été ordonnés ou, à le dire précisément, reçu le feu vert du Congrès américain, au début du siècle, qui a mis la Syrie au rang des ennemis du peuple américain ! L’on ne précise pas de quelle partie principale de ce peuple il s’agit !
C’est à une sorte de fusillade de cette Nation-État qu’il s’agit. On a l’habitude de parler constitutionnellement de la République Arabe Syrienne : la désignation anthropologique entend par Syrie un État comprenant non seulement des Arabes mais bien d’autres ethnies, ce qui l’oblige à une structure fédérale et à un type d’État uni et fort ! Ses adversaires externes et internes veulent une partition et un État encore plus faible que ce Liban artificiel qui n’est qu’un découpage de la Syrie, tout comme la Palestine le fut.
L’intervention russe a légitimé, dans l’intérêt des races diverses et de la population de la Syrie, la conservation de la base maritime de Tartous et celle aérienne près de Lattaquié. En réalité, si la Syrie a une existence indéniable en soi, sa survie ne peut être, comme ce fut le cas dans l’histoire des quelques siècles qui nous sont accessibles, en dehors des fables, que par la garantie d’un Empire voisin. L’Empire Ottoman, éclat d’une plus grande formation, a été ce rempart ; sa destruction achevée par les promoteurs de la Première guerre mondiale et ses profiteurs jusqu’à ce jour, a donné lieu à l’occupation militaire et économique de la région par ces vainqueurs dont nous parlons. Dans sa reconstitution d’après-guerre la Syrie et l’Égypte se mirent, contre l’action délétère des fraternités musulmanes conduite par l’Angleterre, sous la protection géopolitique de la Russie. C’est en ces termes réalistes qu’il faut apprécier les événements de ce conflit débuté le 11 septembre et qui ne se poursuit que par l’appui donné par l’ignorance des peuples ou la méconnaissance de leur tradition d’existence.
… le plus grave danger étant dans l’obscurcissement de l’intelligence d’où suivent les fanatismes.
La bataille syrienne est durable, car la solution politique qui est la cessation de l’agression militaire est refusée impérativement par les milieux occultes gérant le nouvel ordre mondial en préparation. La question est de tenir bon, d’y résister jusqu’aux limites des forces, le plus grave danger étant dans l’obscurcissement de l’intelligence d’où suivent les fanatismes.
L’on note que les exécutions les plus barbares se poursuivent, mais rien ne saurait altérer dans la crédulité mondiale, cette exigence de décapiter la Syrie, et si cela devait arriver, qu’un gouvernement d’avares se forme sans autre préoccupation que de se faire entretenir par ses sponsors, de démocrates, comme ils se nomment dans leurs hôtels de luxe, l’on pourrait dire adieu à la justice en Orient, et les membres disloqués de ce peuple syro-palestinien se retrouveraient dans toutes les banlieues du monde, avec comme modèle de survie lamentable, la bande de Gaza !