Le Bitcoin expliqué à ma grand-mère…
Le bitcoin est un livret de compte dupliqué sur plusieurs ordinateurs. Nous savons tous comment un compte est tenu. Il y une somme initiale, puis tous les ajouts et retraits sont notés. La sécurité de ce livret ne tient qu’à la confiance que nous portons à celui qui le tient.
Comment faire pour que ce livret soit parfaitement sûr ?
En le rendant public et en le dupliquant sur un maximum de machines qui communiquent entre elles pour vérifier constamment qu’elles disposent d’un livret constamment à jour.
Comment faire pour que la confidentialité des déposants soit protégée ?
Simple : ne jamais noter leur nom, mais leur assigner un identifiant à chaque nouvelle écriture dans ce livret.
Comment faire pour savoir qu’un identifiant appartient à une personne ?
C’est là que le cryptage entre en jeu. Nous n’allons garder qu’une partie de l’identifiant. L’autre partie est entre les mains du déposant. Ensuite, nous cryptons l’ensemble en utilisant une clef que seul le déposant peut connaître.
Les transactions se font sur cet identifiant et seul celui qui a cette clef peut créer de nouvelles transactions à son nom. Il peut aussi créer autant de noms qu’il le souhaite et même transférer ses transactions d’un nom à l’autre comme si il s’agissait de différentes personnes.
Quelles sont les limites du système ?
- La possibilité de décrypter. Avec l’arrivée des processeurs quantiques, ce risque sera élevé. Concrètement, la première personne possédant un ordinateur quantique sera en capacité de décrypter et de modifier tous ces livrets comme il le souhaite. Donc d’effacer, ou modifier ces livrets à sa convenance et ruiner la sécurité du système.
- La surcharge du système. Si le système devient trop lourd, les écritures sont bloquées, avec les sommes qu’elles représentent.
- La possibilité de pirater l’ensemble des machines qui possèdent une copie du registre. Pas impossible mais très compliqué.
Quelles parades possibles ?
- Espérer que des cryptages plus forts que les processeurs quantiques arrivent sur le marché avant ces derniers.
- Espérer que cela n’arrivera jamais.
- Pareil.
En quoi est-ce un nouveau paradigme ?
Pour la première fois depuis bien longtemps, la monnaie n’est plus sous le contrôle d’une élite. Elle est anonyme, difficile à tracer et n’est pas produite par l’élite. C’est le retour à l’or et l’argent, grâce au numérique. Cela implique que l’élite joue à armes égales avec ses administrés.
Cela signifie un véritable retour à l’anonymat et la liberté si tant est que chacun prenne ses précautions.
Y a t il un risque vis à vis du terrorisme ou du blanchiment d’argent ?
Ces deux fléaux sont d’abord des problèmes gouvernementaux qui ne sont pas traités à la racine. Si l’élite se sent trop menacée, alors, comme par hasard, des attentats financés par le bitcoin feront la une de la presse. Une nouvelle chasse aux sorcières commencera.
Pour le moment (en fin 2017), l’ensemble des devises investies dans les crypto-devises représentent environs 250 milliards de dollars. C’est une broutille par rapport à l’argent investi dans les grandes entreprises telles qu’Apple (895 milliards), Google (743 milliards), Microsoft (670 milliards), etc.
Si les devises investies dans les crypto-devises représentent une part trop menaçante pour l’élite, celle-ci n’hésitera pas à prendre des mesures pour continuer à priver les gens de leur richesse.
Combien de livrets de compte existe-t-il ?
Chaque crypto-devise est un livret différent avec ses avantages et ses inconvénients : nombre d’unités de compte disponibles, rapidité des transactions, etc. Il y en a plus de 400 en fin 2017. Quand on a compris les principes, chacun peut en créer un lui même s’il le souhaite…
Comment en « acheter » ?
Trouver quelqu’un qui a déjà des unités et négocier avec lui. Sinon, passez par des plateformes en ligne spécialisées. Ce sont des places « boursières » en ligne. Chaque place pratique ses prix, comme pour l’or et l’argent ou tout autre actif.
Quelle est la différence entre les crypto-devises et les devises papier ?
Les devises papier (euro, dollar, etc.) sont appelées des devises fiduciaires ou « fiat ». Ces fiat sont imprimées sans contrôle par ceux qui les possèdent. C’est à dire que la FED elle-même ne sait pas combien de dollars sont en circulation alors qu’elle est responsable de leur gestion. Donc lorsque vous avez 5000$, si la FED double la quantité de dollars en circulation, vos 5000$ ne valent plus que la moitié… Les fiat ne sont imprimés que pour le bénéfice exclusif de ceux qui les impriment. Ceux que vous gardez précieusement sont à la merci de ceux qui les impriment. La FED est un organisme privé qui a le culot de se nommer lui même « Banque Fédérale Américaine ». Pour l’Euro, la situation est la même. La BCE est responsable de l’Euro sans rendre de comptes à personne. Les fiat sont de-facto des devises privées sur lesquelles nous n’avons aucun droit de regard.
Les crypto-devises ont des règles totalement libres qui dépendent de leurs créateurs. Le point commun de toutes les crypto-devises est leur publicité. Tout le monde voit tout ce qu’il se passe. Personne ne peut « imprimer » de nouvelles unités sur un coup de tête. Beaucoup de crypto-devises ont un nombre d’unités fixe. Par exemple, il n’y aura jamais plus de 2 779 530 283 IOTA en circulation. D’autres ont un nombre d’unités variable selon une règle qui est la même pour tout le monde, comme le bitcoin.
Qu’est-ce que le « minage » ?
Pour les crypto-devises variables, il s’agît de l’effort à produire pour créer de nouvelles unités. Cet effort est nécessaire pour représenter un travail. Comme si on allait miner de l’or ou de l’argent dans une mine naturelle. On ne peut pas créer des unités en les imprimant comme pour les fiat. Il faut travailler. Ce travail coûte cher et donne toute sa valeur à l’unité créée.
Qu’en est-il de la fiscalité ?
La république en France taxe à 60% la plus-value en euro réalisée sur les crypto-devises. C’est à dire que si vous acquérez 1 bitcoin pour 100€ puis que celui-ci vaut 1000€, la république vous confisquera 60% des 900€ gagnés, c’est à dire 540€, vous laissant 360€.
En Suisse, les plus-values sur les devises ne sont pas taxées.
Qui a créé les crypto-devises ?
La notion de crypto-devise a pris son envol grâce au Bitcoin dont personne ne connaît le créateur. Depuis, beaucoup d’autres crypto-devises sont apparues, plus ou moins légères, sécurisées, ou rapides. Les créateurs de ces crypto-devises sont souvent facilement retrouvables par une recherche sur internet car il est important pour eux que tout le travail soit public et accessible à tous pour que chacun puisse vérifier qu’il n’y a pas de faille technique dans le système.
Certains pensent que le bitcoin aurait été initialement créé par l’élite pour faire disparaitre progressivement les fiat et les remplacer par quelque chose de virtuel sous leur contrôle. L’idée est élégante, mais difficilement acceptable compte tenu du fait qu’il est très difficile, quasiment impossible, de contrôler les crypto-devises autrement que par une règlementation extrême et du terrorisme.
Est-ce une arnaque ? une pyramide de Ponzi ?
Une pyramide de Ponzi est une organisation qui vous demande d’acheter un produit pour le revendre à X personnes en reversant une part de vos gains à ceux qui vous l’ont vendu au départ. Les X personnes vendent à leur tour et vous reversent une part. Le problème c’est qu’il n’y a pas assez de personnes pour que cela perdure, et au final, les derniers acheteurs se sont fait avoir.
Les crypto-devises sont juste de la devise. Personne ne vous demande d’en acquérir, pas plus qu’on vous demandera d’acquérir du dollar ou du yen.
Quelle sera la limite de la montée de la valeur du bitcoin ?
Il faut comprendre ce qu’il se passe : des gens vendent leurs fiat pour acheter des bitcoin. Donc ils donnent leur fiat pour du bitcoin. Quand ils auront donné tout leur fiat, alors toute la richesse sera passée dans bitcoin. Il y a des milliards de milliards en fiat, mais il n’y aura que 21 millions de bitcoin. Si les gens mettent 2000 milliards de dollars dans du bitcoin, celui-ci vaudra alors 2000 milliards / 21 millions = 95 238$. Il a fallu quelques années pour que les gens mettent (actuellement, en fin 2017) 321 milliards. Il est probable que nous atteignons les 2000 milliards avant 2019. La seule limite est celle de combien de fiat les gens mettront dans les crypto-devises.
Est-ce une bulle ?
Une bulle se définit par un produit qui est sur-coté par rapport à sa valeur réelle, puis qui revient à cette valeur. Peut-être que les gens retireront leur fiat investis dans le bitcoin, ce qui entraînera sa baisse de valeur en fiat… Ou peut-être qu’ils continueront à faire confiance au bitcoin et à continuer d’en acquérir, faisant augmenter sa valeur.
Que peut-on faire d’autres avec les crypto-devises ?
Une crypto-devise est un livret de compte publique et anonyme. Ce livret de compte sert de preuve. Grâce à lui, il n’y a plus besoin de personne pour certifier qu’une transaction a eu lieu : tout est sur ce livret et tout le monde a une copie de ce livret. Cela signifie que si nous marquons dans ce livret que X a vendu quelque chose à Y, il suffira que X et Y présentent leur clef de cryptage pour prouver qu’il s’agît d’eux. D’ici 2 ans, des services de notariat apparaitront. Les notaires sont les futurs ennemis des crypto-devises car il n’y a plus besoin d’eux ni d’une quelconque tierce personne pour prouver qu’un contrat a été conclu.
Quelle est la valeur intrinsèque d’une crypto-devise ? Sur quoi est-elle indexée ?
La crypto-devise n’a pour valeur que son authenticité intrinsèque. Un bitcoin, comme une pièce d’or, n’existe qu’à un seul endroit à la fois. Il ne peut pas être dupliqué. Sur tous les livrets, il y a marqué que tel bitcoin est à tel endroit. On ne peut pas en créer « à partir de rien ». Aussi, personne ne peut savoir qu’il est à vous à moins que vous ne le divulguiez ou à moins qu’il soit sur un compte à votre nom dans une plateforme d’échange en ligne. C’est la seule chose qui fait la valeur d’une crypto-devise.