C‘est un nouveau dérapage inacceptable et gravissime de la gestion de l’ordre par la police et ses dirigeants puisque dans ce cas précis, des lycéens mineurs ont été très violemment interpellés par l’utilisation de gaz lacrymogènes et LBD dont on connaît la dangerosité depuis l’éborgnage de dizaines de Gilets jaunes. Même le personnel enseignant a été choqué par la violence des forces de l’ordre qu’il considère totalement disproportionnée ! C’est une dérive extrêmement grave et inquiétante qui a commencé avec l’arrivée d’Emmanuel macron au pouvoir.
Pour la rentrée 2022, le rectorat de Versailles souhaitait rétablir un climat de travail serein pour les élèves du lycée Joliot Curie de Nanterre.
Force est de constater un mois plus tard que la situation s’envenime de jour en jour. À la grève reconductible des enseignants et rassemblements réguliers en soutien à un professeur de mathématiques suspendu puis muté s’est ajouté ce lundi un blocus des élèves qui a dégénéré ce mardi matin.
Il s’est soldé par des affrontements entre lycéens et policiers déployés pour empêcher ce deuxième jour de blocage et permettre l’entrée aux 1 600 élèves de l’établissement à la demande de l’Éducation nationale. Au total, 14 jeunes ont été interpellés et placés en garde à vue pour des jets de projectiles et tirs de mortiers envers des fonctionnaires de police dont deux d’entre eux ont été blessés, selon la préfecture de Nanterre. De son côté, la police a fait usage de gaz lacrymogène et a tiré trois coups de LBD. Une autre personne aurait été blessée sur le parvis de la mairie.
Dix des interpellés sont lycéens mineurs, pour la plupart âgés entre 15 et 17 ans, et quatre ne sont pas élèves de l’établissement. Le blocus était mené par environ trente élèves et suivi par 250 personnes au maximum, toujours selon la préfecture, quand les élèves affirment que le blocage était soutenu par 90 % d’entre eux.
« On a reçu des coups de matraque »
« Ça a dégénéré aujourd’hui parce que les policiers sont venus devant les grilles du lycée. Hier, ça s’est bien passé car ils sont restés de l’autre côté du trottoir. Et les tirs de projectiles, c’est après qu’on se soit fait gazer. On a reçu des coups de matraque aussi », assure Valentino, élève de terminale.
De leur côté, les enseignants estiment aussi que cette présence policière « massive » a contribué « à tendre la situation » et se sont dits « choqués » par la « disproportion entre les moyens policiers déployés et la réalité d’un blocus pacifique d’adolescents devant leur établissement scolaire ».
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Photo d’illustration : Nanterre, 11 octobre 2022. Un blocus a dégénéré en affrontement entre élèves et policiers devant le lycée Joliot Curie. DR
11 octobre 2022
