L’affaire de la subvention douteuse de 50.000 € est de plus en plus claire et de moins en moins fictive. Pourquoi aucun journaleux marseillais ne parle de ce scandale ? Faut-il attendre que Paris en parle pour que des Marseillais se réveillent ? Pourtant un document officiel a été produit par le journaliste mais, dans une chutzpah indéboulonnable, Zéribi maintient sa version des faits, il est innocent. Un juge devrait s’intéresser à cette affaire et dire s’il y a eu oui ou non fraude.
Karim Zéribi, député européen et candidat EELV à l’élection municipale à Marseille sera-t-il la prochaine victime du système Guérini ? « Marianne » s’est procuré un document montrant que l’association Agir pour la citoyenneté du candidat écolo s’est vue accorder une subvention de 50 000 € du conseil général des Bouches-du-Rhône, présidé par Jean-Noël Guérini.
Karim Zéribi sera-t-il la prochaine personnalité politique marseillaise à se prendre les pieds dans le tapis délité du « système Guérini » ?
Parti grand favori pour être le candidat des Verts aux élections municipales à Marseille, l’ancien conseiller de Jean-Pierre Chevènement a vu son intronisation gâchée par des révélations du Point.fr faisant état d’une visite de la police au conseil général des Bouches-du-Rhône, il y a plusieurs mois.
Les fonctionnaires s’intéressent à son association créée au début des années 2000. Un soupçon pèse sur l’utilisation à des fins électorales de subventions dont le chroniqueur des Grandes Gueules de RMC aurait pu bénéficier grâce à sa proximité avec le président du Conseil Général, Jean-Noël Guérini et son frère, Alexandre, mis en examen dans le cadre d’un dossier de marchés publics présumés frauduleux.
Révélée le 28 septembre, la curiosité des services de police à l’égard du candidat a eu l’effet d’une bombe : lors de l’Assemblée générale des écolos qui se tenait le même jour. Quelque 270 militants ont pris part au vote sur les 380 adhérents écolos marseillais. Les frondeurs conduits par le conseiller municipal et porte-parole d’EELV dans la région, Sébastien Barles, – en dénoncant un « clientélisme » et des « adhésions fantômes » de Zéribi – se donnent deux mois pour constituer une liste dissidente pour faire front face au PS, à l’UMP, au FN… et faire pression sur Zéribi, déjà en campagne.
Pour ce dernier, ces soupçons ne sont rien d’autre qu’un « procès d’intention ». A plusieurs reprise, l’ancien porte-parole de Guérini pour l’élection municipale de 2008 a expliqué n’avoir rien à se reprocher, estimant que « certains [voulaient] inventer une histoire » et martelant qu’il n’avait .
Marianne s’est procuré un document du conseil général des Bouches-du-Rhône qui prouve le contraire. Il y est indiqué qu’Agir pour la citoyenneté a fait une demande de subvention auprès du service de la vie associative « accordée » le 30 novembre 2007, soit quelques mois avant que Zéribi ne devienne porte-parole de Guérini. Montant : 50 000 euros.L’association a pour but – comme l’indique ce document – de « faciliter l’accès des habitants des quartiers populaires et notamment des jeunes à la citoyenneté » en facilitant notamment l’« Action d’inscription sur les listes électorales ».
La somme débloquée proviendrait du FSI, pour fonds spécial d’intervention du CG13. « A l’origine c’est un fonds à l’utilisation restreinte qui doit permettre de débloquer de l’argent en cas d’urgence – un incendie par exemple – sans passer par les commissions qui attribuent les subventions, explique un conseiller général socialiste. Mais au fil du temps, il a été un peu transformé… » Certains parlent même de « ligne poubelle » destinée à faire marcher le « clientélisme du clan Guérini ».
Le FSI et son usage discrétionnaire à destination d’associations proches du président du conseil géneral a fait l’objet d’un examen par la Chambre régionale des comptes qui pointe dans son dernier rapport un mécanisme servant « notamment à tenir fermement ses élus ».
Joint par Marianne, Karim Zéribi jure qu’il s’agit d’un « fantasme », de « mensonges ». Il assure que « l’association n’a jamais touché un centime ! ». « Si ce document n’est pas un faux, alors il faut croire que cette somme a été détournée », poursuit le député européen qui assure n’avoir rencontré Jean-Noël Guérini pour la première fois qu’en 2008, année de son élection comme conseiller municipal sur la liste Guérini à Marseille.
- Source :
http://www.marianne.net/Exclusif-le-vert-Zeribi-et-la-subvention-douteuse-a-50-000_a232877.htmlVous pouvez commander le(s) livre(s) en cliquant sur l’image correspondante :