Même en Suisse, le pays qui fabrique ce lanceur de balles de défense LBD 40, cette arme n’est pas utilisée dans les manifestations pour le maintien de l’ordre, mais uniquement par les brigades d’intervention dans des situations spécifiques. Pourtant ils ont affaire au phénomène du hooliganisme qui est assez violent comme tout le monde peut l’imaginer et malgré cela, les Suisses n’utilisent pas ce flash-ball 4 fois plus puissant !
Fabriqué en Suisse, très décrié en France, le lanceur de balles de défense thounois fait également partie de l’arsenal des forces de l’ordre vaudoises. Comment l’emploient-elles ?
Utilisé chaque week-end contre les « gilets jaunes », le LBD 40 est un petit fusil helvétique « à létalité contrôlée » qui suscite une très vive polémique en France. Compact, 60 cm pour 2,1 kg, ce lanceur de munitions en caoutchouc y aurait fait 30 blessés graves ces dernières semaines, dont dix ont perdu un œil. Exporté sous la catégorie « matériel de guerre », il est également vendu et utilisé en Suisse, notamment dans le canton de Vaud. Entretien à son sujet avec Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale
Le Temps : Comment le LBD 40 est-il utilisé en terres vaudoises ?
Jean-Christophe Sauterel :
Seul le Détachement d’action rapide et de dissuasion (DARD) l’utilise, et ceci à de très rares occasions. Il peut être engagé en milieu carcéral, ainsi qu’à l’extérieur des prisons, pour maîtriser un forcené en pleine crise de décompensation. Nous privilégions toujours le dialogue, toutefois lorsqu’une personne représente un danger pour elle-même et pour autrui, l’engagement du LBD 40 permet sa déstabilisation en vue de la maîtriser, puis de l’appréhender. Je précise que c’est le thorax qui est visé, jamais la tête.
Pourrait-on l’engager lors d’une manifestation à Lausanne ?
Non. Le 40 millimètres n’est jamais utilisé dans le domaine du maintien de l’ordre en Suisse romande. Les menaces auxquelles sont confrontés nos agents ne sont par ailleurs pas comparables avec ce qui se passe en France, où l’ampleur du danger est fondamentalement différente. Le principal souci chez nous provient du hooliganisme. Toutefois, même dans ce cas, les forces de police n’ont pas recours au LBD 40, qui, je le répète, n’est utilisé que par le groupe d’intervention lors d’interventions très particulières.
Cette arme demeure controversée. Défendez-vous son usage en Suisse ?
Ce n’est pas la question. Pour remplir sa mission, la police a besoin d’un certain nombre de moyens. Nous avons acquis le LBD 40 parce qu’il répondait à un besoin, qu’il est fabriqué en Suisse et qu’il est fiable. Les balles de caoutchouc ont l’avantage de permettre de résoudre certaines situations sans devoir faire usage d’une arme à feu. Son utilisation doit simplement être faite de manière correcte et proportionnelle.
Photo d’illustration : la police cantonale vaudoise possède les mêmes armes que ces agents de police français. © AFP
Boris Busslinger – Le Temps [Suisse]