Enfin une bonne nouvelle venant du Sénat qui s’est rendu pour une fois utile, même si ça ne va pas durer, vous imaginez bien. Une autre astuce sera trouvée pour privatiser cette poule aux œufs d’or car les oligarques l’ont ainsi décidé. Il est quasi certain que le gouvernement passera en force comme d’habitude d’autant que le régime autoritaire actuel est dirigé par un homme arrogant déconnecté du réel.
C’est un désaveu dont ce serait bien passé Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie.
Les Sénateurs ont massivement voté mardi soir contre la privatisation d’Aéroport de Paris (ADP) , prévue dans le cadre de la loi Pacte . Plus exactement, ils ont voté par 246 voix contre 78 pour l’adoption des amendements de suppression de l’article 44. Ce rejet a été rendu possible par une coalition de toutes les forces d’opposition, notamment les sénateurs LR et les socialistes.
Durant le débat, il a été à plusieurs reprises question des précédentes vagues de privatisation, dont certaines ne furent pas des succès : « après le désastre financier de la privatisation des autoroutes, vous nous proposez de privatiser des actifs hautement sensibles », a attaqué le socialiste Martial Bourquin.Des « failles techniques »
Les sénateurs de l’opposition se sont aussi préoccupés de la faisabilité d’un tel projet : « Il y a encore beaucoup de failles techniques auxquelles le ministre de l’Économie n’a pas apporté de réponses satisfaisantes. Notamment sur le prix, sur l’absence de clause de revoyure », indique aux « Échos » le sénateur LR Philippe Dominati. Bruno Le Maire n’a manifestement pas apprécié d’être lâché par son ancienne famille politique, Les Républicains, dont il a moqué le positionnement en soulignant que le débat au Sénat, « prouve une chose, c’est que la recomposition politique française nous réserve encore bien des surprises ».
L’Assemblée nationale, comme toujours, garde le dernier mot en cas d’échec probable de la commission mixte paritaire. Mais Philippe Dominati prévient : « ce serait un risque politique majeur pour le gouvernement de vouloir passer en force alors qu’il est rare qu’il y ait une telle unanimité des forces d’opposition au Sénat ».
Une coalition de toutes les forces d’opposition a entraîné le rejet de l’article prévoyant la privatisation d’ADP. – AFP/Stéphane de Sakutin
Marie BELLAN – LesEchos.fr