
Le vaccin du ministre Lavrov
Grâce au ministre constant de la politique étrangère russe, nous sommes avertis d’un danger mortel de pandémie, et l’attention se tourne vers ce peuple infecté comme ses voisins immédiats aussi, telle la Hongrie récalcitrante à l’Armée Rouge, qui durent ainsi être vigoureusement pris en main sous le rideau de fer, après avoir été asphaltés à la manière anglo-américaine, et dont les signes de force, en pleine crise financière mondiale, inquiètent les anciens alliés qui se partagèrent le monde, comme ils le font de la Syrie-Palestine aujourd’hui.
Reprenons l’argumentation ministérielle russe dans laquelle les anciens retrouveront des accents soviétiques et les curieux d’histoire réelle et bien documentée y décèleront les traces de cette pensée exacte exprimée devant la Chambre des Députés par le frère Clémenceau, en 1915 s’exclamant que l’Allemagne était bien plus dangereuse encore dans la paix que dans la guerre. Par son travail donc, plus que par ses armes. À qui s’adresse en effet ce vaccin de Nuremberg dont Lavrov déplore la diminution de l’effet ? À l’Ukraine, direz vous, où tant de “nazis” locaux, comme ils se proclament, entraînés en Pologne, sont commandés par des ministres, dont le Premier, le magnat du chocolat, est venu faire allégeance à la Knesset, tout en portant le nom de sa mère, pour ne pas indisposer des compatriotes nostalgiques d’une époque où l’inoculation était moindre ?
Grâce au ministre constant de la politique étrangère russe, nous sommes avertis d’un danger mortel de pandémie, et l’attention se tourne vers ce peuple infecté comme ses voisins immédiats aussi, telle la Hongrie récalcitrante à l’Armée Rouge…
S’agit-il de demander à la patrie de l’ancien chancelier Schroeder qui travaille dans une filiale de Gazprom de s’abaisser davantage, et pour le dire plus brièvement, d’éponger davantage le désordre des finances mondiales et de ne pas incarner ce qui fait le plus peur aux mafias internationales et domestiques, une Europe européenne, selon le vœu, soyons précis, d’Adenauer, mentor et inspirateur de la politique attribuée trop généreusement, par des omissions fréquentes en cette science toujours incertaine ou incomplète qu’est l’Histoire, au seul Président De Gaulle ?
Que le docteur Lavrov se rassure, le vaccin de Nuremberg est renforcé ! Chez nous, une bonne adresse de pharmacie qui en distribue, et de qualité, est la parisienne 17e Chambre correctionnelle, dont le site du Libre Penseur, s’est fait l’écho en traitant de disputes vite éteintes entre prévenus jugés par nos autorités médicales exposés aux effets d’une grippe intellectuelle, dont la trouille serait, au dire de l’un d’eux – et des plus célèbres -, la diarrhée annonciatrice ! C’est à leur intention et à celle du médecin ministre Lavrov que nous rapportons ces lignes admirables de celui dont la bibliothèque, comme celle de Voltaire, fut achetée par la Tsarine ou Impératrice Catherine bien nommée l’Allemande, seconde du nom, à qui la Russie doit la conquête de la Crimée et la bousculade de ses Tatares indigènes. Il s’agit d’examiner un virus bien particulier, de type socratique, celui d’un philosophe exposé à la sévérité des lois lavroviennes. Notre cher compatriote Diderot écrit en effet à sa correspondante Madame de Maux, à l’été 1769 sur ces gens que le médecin Lavrov veut vacciner, comme première étape, avant de les interner, more sovietico, ou comme on a procédé avec l’ennemi de l’usure, l’américain Ezra Pound après guerre, en le psychiatrisant : “Je disais qu’il m’était impossible de ne pas estimer un homme qui, appelé au tribunal des lois pour un ouvrage hardi, répondait avec fermeté, au hasard de tout ce qui pouvait en arriver : “Oui, c’est moi qui l’ai fait ; c’est bien ainsi que je pense, et je ne m’en dédirai pas. C’est la conduite pusillanime d’Helvétius” – ici Diderot fait allusion à ses rétractations de 1758 relatives à son ouvrage De l’Esprit – ” qui avait amené la question, et j’excusais par sa mère, par sa femme et par ses enfants. Je disais que je souffrirais à faire injure à la vérité en la rétractant, à parler contre ma pensée après avoir écrit selon ma pensée, à me traduire aux yeux de mes juges, de mes concitoyens et aux miens comme un lâche, à ôter à mes discours toute leur autorité, à refuser à la vérité un aveu et un sacrifice que cents fanatiques ont faits au mensonge. Je disais que celui qui oublie sa vie en pareille circonstance, se recommande à moi par la fermeté et la véracité de son caractère, que je voudrais être son père, son frère, son ami. Je leur objectais Socrate que j’ai exposé à leur ironie, et à qui j’en fais amende honorable. Je reculais l’événement dans les temps passés et je leur faisais lire les lignes de l’histoire. Eh bien, mon amie, ils m’ont écrasé de raisons. Mais vous l’avouerai-je, ils ne m’ont pas fait changer d’avis. Ils ont prétendu que tout cela n’était qu’un tour de tête poétique. Cela me soucie. Car je voudrais bien n’être pas fou. À votre avis, qui est-ce qui sent juste, d’eux ou de moi ?” (Correspondance, tome IX, Éditions de Minuit, pp. 112-113).Telle est la question que poserait la Muse de l’Histoire à Lavrov et à son équipe médicale qui échauffent les cœurs pour les préparer au massacre dont les deux guerres du siècle défunt furent des répétitions avant le Grand Soir ! Au fait, le ministre Liebermann dont le nom n’est point russe, la naissance moldave à la langue russe malhabile, approuve-t-il les conseils de Lavrov ? Au lecteur de répondre et il verra ainsi l’orage s’approcher !