C’est dramatique, catastrophique, décidément le digital a accéléré l’effondrement de la civilisation. Déjà qu’il n’est pas très compliqué de trouver une arme de guerre à 1000 € à Marseille, si de surcroît on peut en fabriquer pour quelques euros avec une imprimante, on ne sortira jamais de cet enfer des règlements de compte des cartels de la drogue.
Alors que le procureur de la République doit détailler, ce lundi, le démantèlement d’un réseau de fabrication et de vente d’armes fabriquées avec l’aide de l’impression 3D, ce type de pistolet, apparu il y a dix ans sur internet, pourrait avoir été utilisé pour la première fois cet été à Marseille.
Retour sur un phénomène spectaculaire, mais encore très limité.
Longtemps, les armes artisanales ont demandé autant d’ingéniosité pour les fabriquer que de courage au moment d’appuyer sur la queue de détente. On distinguait alors deux catégories. D’une part les armes improvisées, appelées « zip gun » ou encore « pipe gun » (certaines étant fabriquées avec du matériel de plomberie…), rudimentaires, et aussi dangereuses pour la cible que pour le tireur. D’autre part, les armes conçues ou remilitarisées au fond d’un garage, plus ou moins dans les règles de l’art, à l’aide de machines-outils ; un tour, une fraiseuse, et surtout un solide savoir-faire.
La machine qui change tout
Mais au tournant des années 2010, la donne change avec la démocratisation d’une technique de fabrication jusqu’ici réservée aux bureaux d’études i…
Photo d’illustration : Après dix ans d’évolution des armes « imprimées en 3D », le FGC-9 est l’un des modèles les plus avancés et répandus. Un exemplaire de cette arme a été découvert à Marseille après une fusillade en juin 2023. Photo DR
Florent BONNEFOI
5 février 2024