La France est en train de sombrer, plus exactement a sombré dans la dictature avec ces comportements délictueux des préfets qui se multiplient. Il est inconcevable d’interdire une conférence dans un lieu clos pour des raisons fallacieuses qui n’ont absolument aucune réalité. Il n’y a aucun risque de troubles à l’ordre public étant donné que les conférences ou les manifestations de soutien à la Palestine se sont multipliées ces dernières semaines sans aucun dérapage ni violence. Pourtant les préfets multiplient les tentatives de censure en toute illégalité, en piétinant la constitution française comme l’a régulièrement fait celui des Alpes-Maritimes soutenu par un autre mini dictateur, Christian Estrosi. Alors que le tribunal administratif casse systématiquement ses décisions d’interdiction de manifestations, il récidive à chaque fois en enfreignant la loi avec l’argent des contribuables puisque les condamnations se répètent.
Bien sûr, comme toujours, les Français qui ne sont pas concernés par la situation en Palestine ne sont pas inquiétés pas ces dérives jusqu’au jour où ils seront concernés directement par ces interdictions lorsqu’ils voudront manifester pour leurs droits. Ce jour là il sera déjà trop tard…
C’est sous les applaudissements du public qui, debout, scandait « Solidarité avec le peuple palestinien », que la conférence-débat « Pas de paix sans justice » sur la situation en Palestine a pu se tenir, mardi 30 janvier, dans la salle des fêtes d’Échirolles (Isère).
Organisée par l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) avec le soutien de la coordination Palestine-Isère, elle était animée par Salah Hamouri, 38 ans, activiste et avocat franco-palestinien, et Alain Gresh, directeur du journal en ligne Orient XXI.
Pourtant, comme le rapportent sur Facebook Sarra Grira, rédactrice en chef d’Orient XXI, et sur X, Taoufiq Tahani, le président d’honneur de l’AFPS, quinze minutes après l’ouverture des portes, les organisateurs ont été informés d’une interdiction de la conférence par le préfet Louis Laugier.
Hier soir, @alaingresh et @salah_hamouri étaient à Echirolles pour un débat. 15 minutes après l’ouverture des portes, les organisateurs ont été informés d’une interdiction (tout à fait illégale) de la conférence par le préfet.
Le débat a et lieu devant 600 personnes. pic.twitter.com/Qzoh03WgXq— Taoufiq TAHANI (@TaoufiqTahani) January 31, 2024
L’information a aussi été rapportée par le quotidien Le Dauphiné libéré, qui cite la justification de la préfecture : « la vigilance accrue des services de l’État sur l’agglomération grenobloise relative à des actes de malveillance et des actes antisémites directement corrélés avec le conflit au Proche-Orient » mais aussi la crainte « d’incidents et de confrontations ».
La semaine dernière, Salah Hamouri a aussi tenu des conférences à Stains (Seine-Saint-Denis) et à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), commune dont il est citoyen d’honneur.
« ‘’Derrière la haine d’Israël et la contestation de son droit à exister, se cache un discours porteur de haine […] La liberté d’opinion et d’expression n’est pas le paravent de la haine’’, a-t-il fait valoir, dénonçant au passage l’attitude de la maire d’Échirolles Amandine Demore [Union de la gauche] qui ‘’n’a pas eu le courage d’interdire’’ la conférence-débat dans sa commune. »
Mardi, Amandine Demore a même remis la médaille de la ville à Salah Hamouri.
En Isère, la société civile est très mobilisée pour défendre les droits des Palestiniens. Depuis le 7 octobre, date du déclenchement d’une nouvelle phase dans le conflit israélo-palestinien, une quinzaine de manifestations ont déjà été organisées pour exiger que la France réclame un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où l’offensive israélienne a fait plus de 26 000 morts, en grande majorité des civils, dont des milliers de femmes et d’enfants.
Des précédents
La préfecture de l’Isère avait d’ailleurs tenté d’interdire une de ces manifestations, le 21 octobre. L’AFPS Isère Grenoble avait déposé un référé liberté à l’issue duquel le tribunal administratif avait décidé de suspendre l’arrêté d’interdiction.
À echirolles pour un débat avec @salah_hamouri quinze minutes après l’ouverture des portes les organisateurs ont été informé d’une interdiction du préfet’ c’est illegal et nous allons poursuivre @OrientXXI @SarraGrira @benjbarthe palestine pas de paix sans justice
— Nouvelles d'Orient (@alaingresh) January 30, 2024
Ce n’est pas non plus la première fois que les autorités françaises veulent interdire une conférence de Salah Hamouri. En juin 2023, la ville de Lyon avait publié un arrêté municipal pour interdire une rencontre sur le thème « Palestine-Israël-colonisation/apartheid » avec l’activiste pour « risques de troubles à l’ordre public ».
On a beau savoir que ce pays s'enfonce chaque jour un peu + dans sa propre fange, c'est toujours un crève-coeur que de le constater de près.
Honte au @Prefet38 et au @gouvernementFR qui censurent toute forme de savoir et de solidarité sur la #Palestinehttps://t.co/HGsDlmKYUF
— Carayol Rémi (@RemiCarayol) January 30, 2024
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Photo d’illustration : Salah Hamouri a été expulsé par les autorités israéliennes depuis Jérusalem-Est occupée, où il vivait, vers la France en décembre 2022 (AFP/Clément Mahoudeau)
31 janvier 2024